Du sacrifice des mères

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D'abord traduit par le spécialiste de Rabelais Pierre-Paul Plan, Une femme de Sibilla Aleramo est devenu un classique dont on n'a pas d'équivalent dans les lettres françaises.

« Pourquoi adorons-nous dans la maternité le sacrifice ? D’où vient cette inhumaine conception de l’immolation des mères ? De mère en fille depuis des siècles se transmet ce servage. Monstrueuse chaîne ! Nous avons toutes, à un certain moment de nos vies, la conscience de ce que celle qui nous a donné le jour a fait pour notre bien, et, avec cette conscience le remords de ne pas avoir compensé l'holocauste de cette femme bien-aimée qu'était notre mère. Alors nous reversons sur nos propres enfants ce que nous n'avons pas donné à nos mères, en nous reniant nous-mêmes pour offrir un nouvel exemple d'anéantissement et de mortification. Si une bonne fois la chaîne fatale venait à se briser et qu'une mère refuse d'étouffer en elle la femme, afin qu'un fils apprenne par son exemple ce qu'est la dignité ? Alors on commencerait comprendre que le devoir des parents est déjà là bien avant la naissance des enfants et que leur responsabilité commence avant, précisément lorsque la vie est plus impérieusement et plus égoïstement séduisante. »




Sibilla Aleramo Une femme. Traduction collective. — Paris, Des Femmes, 2021, 256 pages, 8 €



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