En marge d'Une forêt cachée : Yvonne Schultz

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On ne connaissait pas son minois : le voici.
Nous en profitons pour diffuser un petit message personnel : merci à wikipédia, babelio et, en général, à tous les écumeurs et toutes les écumeuses de "contenu" du circuit de ne pas oublier de citer toutes leurs sources et leurs emprunts, ça sera bien mignon de leur part.




Yvonne Schultz

Yvonne Schultz donne l'impression d'être, pastel descendu de son cadre, une bergère d'autrefois, dépoudrée et déguisée en jeune fille moderne.
Petite silhouette fine, aux doux, un peu précieux, mouvements menus, douceur d'un autre âge, quelle surprise de la trouver si jeune.
Et même si "jeune filles" car pudique comme elles ne le sont plus guère, elle n'ose point avouer à ses amis que les passages passionnés de ses livres sont d'elle et elle les met, froidement, sur le compte de sa mère qui proteste, d'ailleurs, en se voyant attribuer régulièrement les scènes d'amour auxquelles elle est parfaitement étrangère.
Yvonne Schultz vit dans un milieu bourgeois et se déclare bourgeoise elle-même : elle s'en flatte.
Tout enfant, elle fut conquise à la littérature par un conte des Lectures pour Tous. Elle rêva d'écrire, elle aussi, une histoire, de la belle Alise.
A quinze ans, elle fit son premier poème et à vingt, son premier roman.
Parisienne ayant émigré à Nice qu'elle ne saurait plus quitter, elle écrit là-bas sous le beau ciel bleu, travaillant chaque œuvre avec un soin méthodique.
Elle est certainement une des femmes qui « remettent le plus sur le métier leur ouvrages.%% Elle ne l'abandonne au publie que lorsqu'il lui semble au point.
Elle s'en fut à Carcassonne et y fit naître La Flamme sur le Rempart.
Les paysages et la psychologie des pays ont pour elle un intérêt immense.
Elle aime la Nature comme une amie et lui demande une collaboration importante dans ses romans.
Elle écrit â la machine, trouvant que la plume, trop lente, brise son inspiration ; elle écrit en regardant sous ses fenêtres, la mer bleue qui caresse les galets.
Des immortelles aux tons fragiles sont sur sa table et le chat Joujou guette les touches de la machine, petites pattes rapides qui lui semblent, par jeu, appeler les siennes.
Travailleuse infatigable, elle est à Paris, elle y fait des conférences.
Elle s'en va en province parer de la Mode, et, sans souci d'une santé fragile, part n'importe où l'appelle son, bon plaisir.
Musicienne fervente, elle s'entraîne au piano pour mieux taper et plus vite, à la machine. à moins que ce ne soit la machine qui lui prépare les doigts pour le piano.
La voici tentée par les arbres de la Judée.
Elle compte nous emmener prochainement à Jérusalem avec un nouveau roman La Couronne d'Etoiles.
Nous irons volontiers avec elle.

Mad.-H. Giraud




Paris-Soir, 10 mai 1927, p. 1 et pour aller plus loin, Cachées par la forêt (La Table ronde).

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