Réviser son Hardellet

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André Hardellet n'a pas attendu 2021 pour être un auteur classique. Un classique de chez Temporel, certes, mais un classique tout de même. Il nous souvient d'un temps où Yves Martin nous en parlait longuement, et avec admiration, autour d'un verre ou d'une assiette de nouilles chinoises. Patrick Cloux, explorateur des zincs des Halles et de régions plus ou moins circonvoisines, connaît lui aussi très bien Hardellet et son oeuvre d'aimable faubourien, piéton-poète. Il nous fait profiter de ses lumières et nous promène dans les corridors, caboulots et palaces d'Hardellet, le citant de temps en temps pour illustrer son propos et philosophant lorsque l'occasion s'y prête.
Son exercice d'admiration satisfera tous ceux qui veulent en savoir plus et n'ont pas encore plongé dans l'oeuvre du moustachu souriant.

Promenades, lecture les pieds au chaud ; exigence amoureuse de la littéraire ; passion de la musique, du jazz des vieilles barbes surtout, celui des caveaux près de la Huchette ; retrouver l'ombre douce et tremblante de Marie Danseur entrevue l'auteur jour à la Fontaine des Quatre Saisons ; écrire de rares traités de marche en ville à lire comme des poèmes ; descentes impromptues le long des quais ; jonctions érotiques et énamourées parfois gratuites, d'autres fois tarifées, vastes panoramas dégagés en banlieue ; attractivité des métiers curieux, tchatche sans limite avec des copains de la même engeance ; aucune mondanité n'est de mise ; rencontre des premiers de cordées, André Breton et consorts, de ceux de la grand-messe. Gracq en premier. Petits cafés tranquilles à Ménilmontant ou sur les pentes de Belleville. (...) Voilà bien le menu, l'avenir, le programme de Monsieur."

Le résumé est assez clair et présage, nous semble-t-il, très bien de cet essai à la flâneuse qui convient fort bien à une nature aussi douce et fantasque que celle d'Hardellet, qui écrivait dans La Promenade imaginaire :

Et puis merde ! Le soir, quand j'avais des ronds en poche, je m'offrais le Chabanais ou le One Two Two. il y avait dans ces maisons un potentiel de sensualité qui écartait toutes considérations métaphysiques, ne fût-ce que le droit de choisir. Pas entre l'être et le néant mais entre Manon Main Douce et Sylvie la Rémoise." (La Promenade imaginaire).

Pour réviser ou pour se laisser envahir par l'univers d'Hardellet, voici le nouveau vade-mecum.


Patrick Cloux Chez Temporel. Célébrations d’André Hardellet. — Le Temps qu’il fait, 164 pages, 18 €

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