Cinéaste, F.J. Ossang est aussi auteur de livres. C'est un recueil de poèmes qu'il propose cette année sous le titre de Fin d'empire - Ossang aime les ambiances décadentes, on le sait. Là, accusant le coup des disparitions de proches (le guitariste Jack Belsen, le comédien portugais Pedor Hestnes), il subodore des fins de règnes,
Sa poésie, qui n'est pas toujours convaincante parce qu'elle fait la punk, jaillissante certes, mais parfois bien bancale et détachée, hésite entre le grave et le vivant, l'anecdote et le métaphysique, détourne Racine, joue de la rime. C'est, en somme, une curiosité pour l'avenir.
j'ai beau chercher des mots, une chanson hâtant le danger, pour entrer dans le rouge rien n'arrive, n'entête le soir ni l'abîme vers quoi je craque par degrés sensibles - je songe au problème, comment dire : neurologique !
N'ai-je payé, pour ne plus connaître telle histoire propre à l'adolescence -
Tombeau d'où l'on découle, la machine humaine défait son métal,
tout le musculaire s'empèse -
les yeux, le ventre, plein d'organise s'irritent, deviennent acides.
Comptant ses phrases, le rythme interne, les ondes - on calcule et se décourage. Cherchant des livres, on trouve ces poèmes qui déçoivent : linguistique morne - police dont le registre commande
sur l'acte -
Or la poésie est un Acte
Des hommes assis voudraient faire loi - oeuvre banale précieuse qui fascine et décourage
Misère lexicale - Mexique littéral !
J'observe qu'il existe un filtre
Des mots chez les poètes comme en politique
Combinatoire d'abandon muraille
Nous sommes dans les hélices du vent - Désir tout perdu ?
F.J. Ossang Fin d'empire. - Le Corridor bleu, 112 pages, 13 €