Un Charlatan sinon rien

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Avec Le Charlatan de Gresham (1909-1962), c'est la valse hésitation. Un coup c'est Le Charlatan, parce qu'un film utilise le scénario tiré du roman, un coup c'est Nightmare Alley. Jamais L'Allée du cauchemar notez bien. On se demande bien pourquoi. De même qu'on se demande pourquoi le mot "geek" (qui n'est pas utilisé dans le sens qu'on lui donne communément en France de nos jours) n'est pas traduit. Passons, le roman du malchanceux Gresham vaut bien mieux que tout ça : c'est l'un des grands romans noirs américains des années d'après-guerre. On y tire les cartes, on arnaque, c'est une réussite sombre qui évoque ces grandes réussites que sont ces chefs-d'oeuvre de mélancolie et de pessismisme qui friseraient les moustaches de la gent policière.
Mais n'est pas Keyser Söze qui veut, non plus que Verbal Kint. L'arnaque est un métier, un rude métier. William Lindsay Gresham en savait quelque chose, lui qui versa dans quelques combines, jamais en sa faveur, apparemment. Trop torturé pour réussir à ce qu'il semble, et la maladie s'en est mêlé. Mais il aura réussi là où beaucoup patinent : il a écrit un mémorable livre.


William Lindsay Gresham Nightmare Alley, traduit par Denise Nast, traduction transformée par Marie-Caroline Aubert. Préface de Nick Toshes — Paris, Gallimard, "Série noire", 450 pages, 22 €

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