Causer correct

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Après la réédition remarquée du Pantruche de Fernand Trignol, le conseiller en réalisme du cinéma français des années 1950, par les éditions Lapidaires, voici que La Mèche lente ressort La Langue verte de Pierre Devaux (1897-1969), un autre père peinard du français qu'on cause. Dans l'amitié de Carco, Jean Lacassagne, Agnès Capri, Jean Oberlé, Chas Laborde, Devaux causait vert, c'est-à-dire vivement, voire rudement.

Les piafs ils ont qu'à faire cui-cui, à se planquer dans un fraisier, et une bath ménesse leur tombe dans les plumes en vol plané ; ils font un fondu dans les branchages pendant que leurs collègues leur donnent la cadence sur un air de flageolet. Et ça y est, les voilà marida pour six marqués ; la gisquette construit la piaule avec son tarin, va crônir des mouches pour la croûte, et ladé, les miche bien calées sur son roulement à billes en oeufs de Pâques, elle te vous attend son homme qui fait le lézard dans les nuages ou qui lissépoc sur les estatues des Tuileries, histoire d'emmerder les artistes.

Bon, en faisant un tout petit effort, on pige ce que raconte Pierrot-les-grandes-feuilles dans ses "Propos de l'affranchi".

Mais vous avez la langouste, ça c'est à part.

Salace, misogyne (1), anticlérical, la langue populaire et secrète en toute liberté.


Pierre Devaux La Langue verte. — La Crèche, Editions La Mèche lente, 95 pages, 16 €



(1) Et pire...

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