Semaine des couvertures jaunes (samedi)

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La folie créatrice a tendance a fasciner, en particulier si elle a fréquenté Antonin Artaud. Lequel Artaud disait des proses de Colette Thomas, ex-femme d'Henri Thomas, qu'elles étaient "tout ce qui reste d'un monde qui a sombré, asphyxié par l'être, le serpent." Sacré Antonin.
Tandis qu'on réédite aussi La Malcastrée d'Emma Santos (Editions des Femmes), après que Midi a mis à l'étude le cas de Colette Thomas, voici une belle occasion de réunir en librairie une paire de femmes de lettres secouées par les troubles, les angoisses, les douleurs, la douleur, qui tentaient de dire l'atroce de leur situation. En proférant, il est vrai, parfois, les immenses images surgies dans leurs délires. Pensons à l'art brut et à ses cathédrales. Bien sûr, les exégètes ont bien le droit d'y voir des "chants", des grâces, des amazones du langage, de métaphoriser tant qu'ils veulent sur les "pique-feu du langage", on ne peut s'empêcher de percevoir la souffrance et la quête d'un apaisement que l'on devine dans certaines pages de lucidité, rapidement hachurées, chez Colette Thomas, par les ombres d'une mystique proliférante où se cache mal le délire, Le Testament de la fille morte passerait pour l'origine de la poésie spectaculaire moderne. C'est à voir. On constate plutôt les reliquats d'une oeuvre possible abattue par les tempêtes de l'Esprit.



Colette Thomas Le Testament de la fille morte. Postface de Pacôme Thiellement. — Paris, Prairial, 180 pages, 15 euros.

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