555 au moins

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555 est un roman pour les amateurs de Scarlatti qui reconnaîtront immédiatement ce chiffre, et pour tout lecteur de roman un tantinet noir. C'est Hélène Gestner qui nous le sert, l'auteure de Eux sur la photo (Arléa, 2011), de L'Odeur de la forêt (Arléa, 2016) et de la biographie d'Armen Lubin (Arléa, 2020) dont l'Alamblog a rendu compte naguère.
Pour ceux qui n'appartiennent pas à la confrérie des sectateurs de Scarlatti, 555 est le nombre de sonates somptueuses que l'Italien a composé à partir de sa cinquantaine, devenant tout à coup puissamment original après avoir été plutôt banal dans sa composition jusque-là. Il écrivait alors pour l'infante d'Espagne, Maria Barbara de Bragance, laide mais très cultivée et magnifique interprète de sa musique. Le duo du compositeur et de la claveciniste royale produisit ce que produit l'amour : de la joie. Mais le roman, s'il ne parle que d'amour, ou presque, évoque essentiellement la perte, le deuil, l'attachement douloureux et une paire de névroses.
C'est à travers une série de personnes variés, luthiste, claveciniste, universitaire (odieux), collectionneur, nièce, tante, épouse, joueur et musiciens, entre autres spécimens humains qu'Hélène Gestern suit le fil d'une mystérieuse partition retrouvée dans un étui de violoncelle en cours de restauration. La musique notée qu'on y lit pourrait être de Scarlatti, et ce pourrait même être d'ailleurs la 556e sonate du génie. Elle en porte la trace, plusieurs traces, c'en est troublant, mais, une fois encore, il faut scruter les zones d'ombre pour
Et vous, vous sentiriez-vous plutôt K1, K15, K19 ou K471 ?


Hélène Gestern 555. - Paris, Arléa, 460 pages, 22 €



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