Officiellement, la localité s'appelle Traiskirchen en Basse-Autriche. Les passagers disent «Transitville», ou bien «Salle d'attente», chacun dans sa langue nationale. Certains l'affublent de noms fantaisistes dans le genre de : «On-s'tire-ville», «J'm'taille-bourg», «Filles-de-l'air-City», «Adieu-ma-mère». C'est encore Transitville qui correspond le mieux au caractère du lieu. Plus de mille arrivées par mois, en provenance des quatre coins du monde ; presque autant de départs pour l'outre-mer. Il s'agit bien d'une ville de transit au beau milieu de l'Europe, d'une gare hantée par des voyageurs sans bagages.
Tibor Tardos Transitville, étranges émigrants de l'Est. - Paris, François Maspéro, 1982, "Cahiers libres" (n° 367).