Suzanne de Callias (1926)

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Suzanne de Callias
Comme elle le dit. elle-même dans sa chronique, Mme Suzanne de Caillas est un «extrait de Parisiennes". Elle est issue de deux générations de Parisiens. C'est dire qu'elle aime Paris, en dépit de toutes ses verrues, de toutes ses laideurs qu'effacent d'ailleurs tant d'authentiques beautés.
Octave Mirbeau a prétendu que la littérature menait à tout, mais à condition d'en sortir. On peut en dire autant de la peinture qui mène même à la littérature. Du moins, elle y. a mené Mme Suzanne de Caillas, fille de peintre, qui exposa pendant plusieurs années aux humoristes avec Maurice Neumont et Forain. Comme elle dit plaisamment elle-même, la peinture l'a fait sombrer plus bas encore : dans la littérature.
Il est tellement vrai qu'elle allie le goût de l'illustration à celui eu texte, qu'elle a publié jadis des albums de souvenirs sur les différents pays étrangers qu'elle a visités. Vinrent ensuite des études sur des milieux d'artistes et c'est ainsi M la publication de La Maison des Peintres (sur l'atelier cosmopolite de la Grande Chaumière) a suivi celle des Visions Cosmopolites.
Sa première production uniquement littéraire, fut Jerrey (sic), publia aux Oeuvres Libres, immédiatement adapté au cinéma pour l'Italie. Le Voyage Sentimental de Charlette parut ensuite. L'histoire d'une amitié d'une jeune fille du monde avec une irrégulière, Lucienne et Reinette, suivait bientôt après. Une femme bourgeoise, évadée de son milieu, a le don de double vue et ce sujet, que l'on retrouve dans la réalité (ne citons pas de noms connus) donne La Double Vue de Clarisse.
Mme Suzanne de Callias, ardente féministe, a fait de nombreuses conférences à l'étranger, notamment en Norvège, en Tchécoslovaquie, en Allemagne et en Angleterre. Dans te dernier pays elle a interviewé des femmes de toutes les conditions, depuis les femmes-députés, jusqu'aux femmes-inspecteurs de la Sûreté.
Son art n'est point morose et n'épargne rien des vérités, indispensables, toujours bonnes à dire et même à redire — bêlas !
L'auteur observe et peint. Il ne moralise pas ; mais, si je puis dire, les faits qu'il raconte, moralisent pour lui. Le style preste va droit à l'essentiel. Nous sommes en présence d'un artiste qui, comme les scientifiques, ne parait croire qu'à la vertu des fait dûment classés et catalogués par familles. Histoires naturelles en marge de cette époque de transition, forcément trouble, par cela même palpitante d'intérêt. Nous la traversons, cette époque, qui n'est pas, il faut bien le dire aussi, sans nous traverser
— parfois à la façon d'une rafraîchissante ondée.
Gabriel Reuillard

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