Port-Cros
La mer te fait lointaine et te garde inconnue,
Petit île de rêve au parfum sensuel ;
Autour de toi, le vent du large est moins cruel
Et, pour te caresser, sa force s'atténue.
Le voyageur, quittant l'épuisante cohue,
Du continent nerveux, au tourment éternel,
Aspire à ton repos immense et solennel
% Dans l'oubli merveilleux d'une "villa perdue".
L'été, tu vois la foule, ivre de son plaisir,
Joyeuse d'arriver, heureuse de partir,
Se poser un instant avec bruit sur ta plage ;
Mais pour ceux qui s'en vont cacher un seul amour
Dans l'étrange douceur de ta beauté sauvage,
Tu donnes l'infini d'une immortel séjour.
Lise Laurent-Martin
Lise Laurent-Martin. Villa Perdue. Préface de Marguerite Burnat=Provins. Bois de L.-Ch. Morin. - Brest, Editions Poesia, 1936.