† Stéphane Berger (1967-2022)

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Disparu le 20 février dernier à Caluire-et-Cuire, le Lyonnais Stéphane Berger était né le 15 août 1967, année où tous les amateurs de champignons d'Occident chassaient le lapin blanc. Amateur de musique, il l'était aussi des mots et avait entrepris au moment où il avait dû envisager son dernier voyage, indépendamment de sa volonté, de noter ce que la maladie vive qu'il l'avait fermement embrassé lui inspirait. C'est donc un livre de deuil qui a paru peu après son décès, mais le livre de son propre deuil.
Un épigraphe de Leopardi donne le ton : "La mort n'est pas un mal : elle libère l'homme de ses maux et, le privant de tous les biens, lui en enlève le désir. C'est la vieillesse qui est le mal suprême : elle ôte à l'homme toutes les jouissances, ne lui en laisse que la soif et apporte avec elle toutes les douleurs. Et pourtant, c'est la mort que l'on redoute et la vieillesse que l'on désire."
Tandis que nous espérons la vieillesse avec une sotte obstination, Stéphane Berger s'en est allé, nous laissant ce que ses amies et amis ont transformé en un livre de très belle facture où se lisent désormais ses notes, poèmes, étonnements, tristesses, douleurs et soupirs. Ce bouquet de pages liées est le dernier geste d'un être qui s'en va.

La lune me resserre
L'attente entre et sort
Je cherche et fuis midi
Le temps remue et tombe
Le soleil me desserre
Le langage m'échappe
Je ramasse les débris
J'ai perdu le mot de passe
Je ne suis qu'une passoire.


Chacun trouvera en ces pages émues, tendres ou bien tendues de quoi poser son recueillement et ses propres interrogations, ainsi que, lui, disait

J'entends une voix qui ne porte pas encore de nom

Vivants, nous entendons surtout, nous qui grattons nos plaies de frénétique manière, "Le grain du temps" et l'écho de cette ultime énigme qui, devient chaque jour de manière plus évidemment frappante un satané sphinx sans satanée question...

Le mouvement du pendule est ce qui me regarde

Bon vent à tous, nous disait Stéphane depuis le noir de sa chance.
Salut, le poète, à bientôt. On se prépare.


Stéphane Berger Dans le noir de la chance. (Avec une oeuvre originale de Christian Astor). - Lyon, Steph by Steph, 2022. Pour se procurer l'oeuvre : stephbysteph127@gmail.com

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