Elena Balzamo est de retour avec nouveau livre qui ne ressemble pas aux précédents, notamment parce que les plantes qui y poussent tiennent du palmier plus que du bouleau, essence familière des lecteurs de Triangles isocèles (Maris Barbier, 2019) et de Décalcomanies (Marie Barbier, 2020).
Périmètre élargi relève non plus du territoire des bouleaux mais des sables à palmiers où un consul suédois est allé se perdre au XIXe siècle et tint un journal qu'Elena Balzamo eut l'heur de retrouver dans des archives. C'est l'histoire de cette découverte et le récit du diplomate, Julius Legerheim qui était en poste à Alger entre 1826 et 1829 que nous sert le nouvel opus au sein duquel on se coule - Julius a fait naufrage dans la Méditerranée - à ces mots :
La première chose qui attira mon attention fut u tas d'ordures étalées à ciel ouvert. N'y avait-il rien d'autre à regarder ? Si, et comment ! Le Ciel, ce pur azur méditerranée, les palmiers, les murs des maisons d'un blanc aveuglant, les ânes trottinant sur la chaussé parmi les voitures. Les gens en djellaba. C'était la première fois que je foulais le sol africain, tout y était nouveau, tout devait m'intéresser, et je ne voyais que le tas de sacs plastiques éventrés, bleus comme le ciel, et leur contenu éparpillé. (...)
Et Julius dit aussitôt son mot, en épigraphe d'ailleurs :
Tout ce que je pouvais embrasser du regard depuis le navire n'était pas de nature à m'inspirer des perspectives particulièrement réjouissantes de l'avenir qui m'attendait en Afrique.
Nous vous en dirons plus après exploration plus fouillée. Les lecteurs des précédents livres d'Elena Balzamo savent, eux, fines mouches, quels plaisirs ils vont y trouver.
Elena Balzamo Périmètre élargi. - Paris, Marie Barbier, 239 pages, 15 €