Révolution pour la vie

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Reste que même s'il ne détruisait pas le climat, nous devrions abolir le capitalisme. C'est une forme d'économie bestiale. (...) Toute appropriation, toute exploitation capitalistes tend à l'abus et à la destruction. Non pas en raison de la brutalité des patrons - souvent considérable, soit dit en passant - mais justement parce qu'extraite tout ce qu'il peu du matériau et rejeter ce qui ne sert pas est une activité lucrative. Et il faut qu'elle le soit : car dans la concurrence à laquelle on se livre sur le marché, l'entreprise qui a le dessus est toujours celle qui peut produire un bien pour moins cher que les autres.
L'économie capitaliste intervient avec deux gestes brutaux dans les cycles subtils et débordants de la régénération naturelle. Le premier est dicté par la propriété moderne et circonscrit quelques aspects comme s'ils étaient déjà morts, ce qui est souvent au terme de ce traitement. Que quelque chose soit une simple chose en sa qualité de propriété ne signifie pas qu'elle l'était déjà été auparavant. La réification est l'effet de la circonscription qui peut toucher la terre, les richesses minières et les machines tout autant que les structures immatérielles, les relations humaines et les corpus . Une fois détachés de leurs multiples liens et cycles de régénérations, ces choses sont disponibles.
Le second geste est dicté par la marchandise et cherche le profit. Il peut saisir les choses fixées par la propriété et cherche le profit (...)
Du point de vue de la valorisation capitaliste, le corps épuisé des travailleurs est lui aussi un produit de rebut. (...)


On a reproche son "manichéisme" et ses "simplicismes" à ce livre plus militant que philosophique, selon son commentateur.
Le commentaire défavorable émanait de Roger-Pol Droit, le salarié du Monde signant dans Le Monde des Livres, un organe financé par le plus pur capitalisme. On en déduit ce que l'on veut... En tout cas, ici, sur notre île, nous préférerons toujours les gens qui cherchent à penser les choses autrement aux notables qui parachèvent à la paresseuse des carrières sans fin.




Eva von Redecker Révolution pour la vie. Philosophie des nouvelles formes de contestation (Revolution für das Leben), traduit de l’allemand par Olivier Mannoni. - Paris, Payot, 316 p., 22 €

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