Pym en septembre

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Tous ceux qui ont lu Barbara Pym le savent : la promesse d'une nouvelle édition est toujours délectable. Mais l'attente sera longue : Quatuor d'automne reparaîtra le 22 septembre prochain...

Maintenant, à l'heure du déjeuner, chacun vaquait à ses occupations dans la bibliothèque. Edwin utilisa l'annuaire clérical Crockford et dut aussi consulter le Who's who et même le Who was who, car il avait entrepris des recherches sérieuses sur les antécédents et les qualifications d'un certain pasteur qui avait récemment reçu le bénéfice d'une paroisse qu'il fréquentait à l'occasion. Norman n'était pas venu à la bibliothèque dans un but littéraire, car il ne lisait pas beaucoup, mais c'était un bon endroit pour s'asseoir et un peu plus proche que le British Museum où il se réfugiait à l'occasion, à l'heure du déjeuner. Pour Marcia aussi, la bibliothèque était un bon endroit, chaud, gratuit, pas trop loin du bureau, où il était possible de s'installer si l'on voulait changer de cadre en hiver. On pouvais aussi y rassembler des imprimés et des brochures destinés à informer les personnes âgées sur les possibilités que leur offrait la circonscription de Camden. Maintenant qu'elle avait soixante ans, Marcia ne manquait pas une occasion de ses renseigner sur ses droits en matière de voyages en car, repas à prix réduit ou bon marché, coiffure et pédicure, même si elle ne se servait jamais de ces informations. La bibliothèque était aussi un endroit pratique pour se défaire des objets inutiles que l'on ne pouvait pas, à son avis, faire entrer dans la catégorie des ordures destinées à la poubelle. Y figuraient certains types de bouteilles, à l'exception des bouteilles de lait qu'elle gardait dans une remise du jardin, certaines boîtes, des sacs en papier, et divers autres objets inclassables qu'on pouvait laisser dans un coin de la bibliothèque quand personne ne regardait. L'une des bibliothécaires avait l'oeil sur Marcia, mais elle n'en eut pas conscience au moment où elle déposa une piteuse boîte écossaise en carton, qui avait contenu des biscuits à la farine d'avoine "Killikrankie", dans un petit espace bien commode sur l'une des étagères consacrées à la fiction.
De tous les quatre, Letty était la seule à utiliser la bibliothèque pour son propre plaisir et dans le but éventuel de s'instruire. (...)





Barbara Pym Quatuor d'automne, traduit de l'anglais par Martine Béquié. - Paris, Belfond, Vintage, 251 pages. En librairie le 22 septembre prochain

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