Paul Sentenac (1926)

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Paul Sentenac
Aimez-vous visiter les coulisses ? En ce cas, suivez-moi. Je vais vous apprendre comment, sur le théâtre de Paris-Soir se prépare le spectacle que le public voit jouer à cette place, sous la photographie d'un contemporain : Celui-ci est invité à écrire un article et à envoyer quelques documents concernant sa biographie et ses oeuvres. Les uns adressent des textes étriqués, timides, insuffisants. Les autres, au contraire. Mais j'aurais mauvaise grâce à parler de ceux de mes confrères qui commencent à se louer d'avance, eux-mêmes, par précaution.
Tout ceci avait pour objet de vous dire que j'ai rarement été renseigné avec plus de précision, de minutie, et de tact que par. les notes de Paul .Sentenac. Il m'a adressé des volumes, accompagnés de sept petits dossiers contenant : l'un des articles, d'ensemble sur sa personne ; l'autre des comptes rendus sur ses livres de vers Tout mon Cœur, et Par tous Chemins. Le troisième réunissait dé très flatteuses appréciations concernant La Guirlande des Masques, suite de monographies concernant des dessinateurs, des sculpteurs, des peintres, et pour laquelle Gustave Geffroy a composé une préface. Le quatrième était nourri de louanges touchant son recueil Pierrot et les Artistes. Le cinquième offrait des coupures relatives à un ouvrage sur Roland Chavenon et à une monographie : Histoire d'un Parfumeur. Le sixième concernait les critiques de Le Cadeau, comédie en un acte et en vers, où l'on a reconnu de l'émotion mêlée à une fantaisie légère. Le septième. mais pourquoi insister ?
L'essentiel est. d'avoir Indiqué ici que ce Toulousain, « le plus parisien des Toulousains » comme l'a dit Bourdelle, est un esprit méthodique, précis, ordonné, qui apporte dans les opérations de l'esprit autant de sagesse et de circonspection qu'il en fait paraître en la moindre de ses besognes.
Qu'il publie des articles de critique artistique, qu'il combatte la lourdeur et la laideur, qu'il encourage l'art moderne dans ce qu'il offre de vénusté et de grâce conformes à la tradition française, il le fait toujours modérément, et avec une puissance de persuasion d'autant plus grande que le lecteur n'a pas l'impression d'être écrasé par une autorité massive, ou captif d'une sinueuse argumentation.

Paul Reboux



Paris-soir, 22 avril 1926.



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