Délectable parution d'une deuxième réédition du Vrai mystère des champignons (1) du mycologue André Dhôtel, présentée par un autre grand mycologue, Patrick Reumaux, qui se sera amusé de cette mémorable comparaison du champignon et du chou-fleur...
Comme le dit un judicieux personnage de Mark Twain, M. Tête de Pudding, un chou-fleur c'est simplement un chou qui a été au collège. Sa monstruosité s'explique par un excès d'éducation, mais c'est bien d'avoir une explication si poussée soit-elle, car nous avons ainsi l'heureuse satisfaction d'expliquer comment le chou-fleur en est venu à ce point. Or les champignons n'ont aucune éducation. Leurs formes affirment une méconnaissance totale de tout usage. Ils ne sont même pas monstrueux. Ambigus et radieux, ils tournent en dérision les plus élémentaires principes. S'ils se pourvoient de ce que l'on appelle un pied et un chapeau, chaque espèce, sur ce thème d'une pauvreté remarquable, s'ingénie à des variations dont la gratuité confine à l'insolence.
Un classique de saison avec propos sur le champignon fantôme et notes d'Egypte...
André Dhôtel Le Vrai Mystère des champignons. Préface de Patrick Reumaux. Illustrations d'Elisabeth Leyris et de Christian Frund. - Paris, Klincksieck, coll. "De Natura Rerum", 147 pages, 19 €
(1) Publié initialement chez Payot en 1974, il a été repris dans Rhétorique Fabuleuse (Garnier, 1983).