Sitôt libéré des geôles de nos kidnappeurs roumains, fouille de la boîte aux lettres. Au coeur de la dite boîte, le catalogue à prix marqués du Dilettante, délicieusement illustré en cette fin d'année Marcel Proust, comme vous pouvez le constater ci-dessus. Probablement sous l'influence de Bertold Brecht.
On y trouve comme toujours une pile de propositions alléchantes.
Au hasard (ou presque) : des ouvrages de la collection Brigandine, dont le pastiche d'Eugénie Grandet par Vaneigem et Marie-France Planeix, America et Un Grand Voyage de Calet, Eric Chevillard en grand papier de chez Minuit (le seul luxe de cette maison, c'est bien connu), les Oeuvres complètes de Charles Cros, l'Homo Eroticus Rex de Rabiniaux (J. E. Swilawtor), le vert Monsieur Gontran, de Ghislain de Desnoyer de Marbaix, le proxénète situationniste (Julliard, 1968), Guerre de Ludwig Renn (Flammarion, 1929), Je ne suis pas mort d'André de Richaud (c'est bien plus pire), les Dazibaos de Severo Sarduy, Le Soir bordé d'or d'Arno Schmidt, L'Eau de la dixième milliaire (pages sur Rome) de Charles-Albert Cingria (Aujourd"hui, n° 120), et puis aussi Le livre des bides (Stephen Pile), l'Anthologie historique des dessins érotiques, le dictionnaire des plagiaires de Roland de Chaudenay (Perrin, 1990), le Guidargus du livre politique pendant l'Occupation (Charles-Antoine Cardot, 2001), le dictionnaire des néologismes de Rheims (Maurice) pioché dans la littérature.
On retient particulièrement la correspondance de l'artiste et journaliste kurde emprisonnée Zehra Dogan, Nous aurons aussi de beaux jours. Ecrits de prison (Des Femmes, 2019), La Gloire du vaurien de ce fougueux René Ehni (décédé cette année, cf. notre rubrique Nécrologe)), Moscou-Petouchki de Venedict Erofiev (1976), hips, les trois volumes de coquecigrues de Pierre Hebey et le fameux numéro de Lui où Robert Laffont raconte le tout sur le tout des prix littéraires (1980).
Ca balance pas mal à Ibiza aussi.
