A paru un superbe album illustré de douze récits de catastraophes sous couverture dorée de soleil - par opposition à la sombre opacité qui règne sous le sol...
nous avons mis nos casques et nous sommes descendus au fond. Éclairés par nos seules lampes nous avons marché dans les travers-bancs et rejoint les tailles. La houille, la poussière, les outils, tout semble figé dans le temps. Paisible et calme. Désormais au fond le silence règne. Mais nous pensons aux bruits, aux explosions, aux désastres et à la terre qui tremble. Des mines, nous ne connaissions que des histoires, des rumeurs. De ce voyage vers les profondeurs nous avons extrait douze récits de catastrophe.
Catastrophes minières adoncque.
Un coup de grisou jamais ne tonne sans ruine, et c'est pas Mallarmé qui l'a dit, mais du côté de Saint-Etienne, où le collectif Eina ! a composé ce magnifique objet de papier plein de couleurs, malgré le sujet et malgré le souvenir de ces catastrophes, comme celle du 3 juillet 1889, qui endeuillèrent le pays gaga tout entier.
Les travaux d'Adrien Milliot, Amna El Batrawi, Charlier Nogier, Manon Cazes, Martin Stajman, Maxime Dejob, Mehdi Baouzzi, Pierre Frampas, Mirko Czentovic, Zéphir et Eulalie Varenne sont remarquables souvent, et nous avons retenu, parce qu'il faut bien avoir ses préférés "Le toucheur" de Domizia Tosatto, et "Les Trois 8" par Baptiste Deyrail. Ce dernier ne nous est pas inconnu (il réalise les couvertures des éditions Lapidaires).
Collectif Le Fond du jour. - Saint-Etienne, collectif Eina !, 2022, 224 pages, 250/200, riche en couleurs, riche en noirs, en bleus, en blancs.