Paul-Napoléon Roinard (1926)

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P.-N. Roinard
Normand à la solide carrure, né le 4 février 1856, à Neufchàtel-en-Bray (Seine-Inférieure), Roinard a fait ces études au lycée Corneille, à Rouen. Son premier ouvrage, Nos Plaies, parut en 1886, grâce à l'aide financière d'un mécène de l'époque.
Après une collaboration à La Revue Rose, de Henry Lapauze. il dirige La Revue Septentrionale en 1888, fondée pour tenter des essaie de décentralisation contre l'invasion centralisatrice des Méridionaux. Le combattant apparaît déjà derrière le poète. Après des collaborations à La Plume de Deschamps, et à -la seconde Pléiade, il fait partie du Club de l'Art Social et fonde L'En-Dehors. avec Zo d'Axa. Une adaptation dû >Cantique des Cantiques le tente. Il s'y dévoue entièrement comme à toute chose qu'il aime, quitte donc l'Eu Dehors, fonde L'Art Social, avec Gabriel de La. Salle, dirige Echos d'Art Libre avec Rémy de Gourmont et publie les Portraits du Prochain Siècle en réplique aux Portraits du Siècle. Il s'exile à Bruxelles dans la nuit du procès des Trente et. après dix ans de séjour il publie La Mort du Rêve, Sur l'Avenue sans fin, Les Miroirs, >La Rencontre Radieuse, La Légende Rouge, etc. et Le Donneur d'Illusions.
Ajoutons que Roinard a plusieurs volumes de vers et de prose terminés, parmi lesquels Proses d'après la Vie, Feuillets choisis (vers), Guide de Paris (neuf excursions), La Vallée de Bray ou de Boue, La Vallée de Bresle, etc.
On pourrait dire de Paul-Napoléon Roinard, poète trop méconnu, ce qu'il fait dire à « La Conscience » au commencement des Miroirs, « moralité lyrique en cinq phases, huit stades, sept gloses et en vers » :
"Je suis le Cœur, je suis la voix, je suis la Face/ Je suis l'Echo tranquille et le Miroir serein/ du tous mystérieux qu'est l'Absolu sans fin !/ De l'Acte au Verbe, du Verbe au Rêve,/ Tout ce, qui, sans trêve, Ou s'abaisse, ou s'élève/ De par le Mal, de par le Bien/ répercute sa voix ou reflète sa face/ Jusqu'en l'abîme, partout présent, qu'est mon sein/J'en suis l'Echo tranquille et. le Miroir serein."
Toutes les puissances tantôt violentes et tantôt douces du verbe, — écho d'une pensée où toute la vie se reflète — se jouent dans les vers et la prose de Paul-Napoléon Roinard.
Sa philosophie est celle d'un homme qui, ayant beaucoup joui de la vie, en connaît mieux les rudesses que quiconque, et l'aime comme la maîtresse vétilleuse dont on ne parvient pas à se lasser.
Un grand artiste, un grand poète mal venu en un temps où la grandeur philosophique et littéraire prend quelquefois l'aspect d'une provocation dérisoire à la bassesse et à l'imbécillité presque générales.
Gabriel Reuillard



Paris-Soir, 29 mai 1926.

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