Pierre Albert-Birot, Barzou Abdourazzoqov et Le nouveau ''Visage Vert''


Un inédit de Pierre Albert-Birot, c’est ce que promettent les éditions Zulma pour les jours qui viennent, tandis que Jean-Michel Place prépare une réédition de Grabinoulor (l’intégrale en six livres) dont le replet tirage initial était arrivé, il y a quelque temps déjà, à épuisement. C’est une double bonne nouvelle qu’apprécieront à sa juste mesure tous les lecteurs de P. A-B.
Mon ami Kronos, l’inédit en question rédigé durant l’été 1935 sur un agenda semblable à ceux qui reçurent les aventures de Grabinoulor, est une “passe-temps littéraire” sur le thème du temps. A l’heure où va s’ouvrir la série des “poèmes testamentaires”, La Panthère noire de 1938 par exemple, il semble qu’Albert-Birot, durement secoué par la disparition de son épouse, engage un combat avec le temps. Qui apprivoisera l’autre ?

Ce n’est pas contre le temps que bataille Barzou Abdourazzoqov. Dramaturge et écrivain tadjik, il a été remarqué grâce à révision à la mode tadjik des Fourberies de Scapin. Il envisage clairement le monde en homme de théâtre et tente, à travers huit monologues de femmes, d’exprimer huit réalités d’un même monde — parce qu’on ne pourra pas dire qu’il s’agisse du même univers, loin de là. Entre la femme active des classes supérieures — avec mari à la maison —, la jeune fille violée et la mère d’enfants prostitués, le décor des rues du centre est probablement le seul point commun. Et encore, il est probable qu’elles ne le partagent pas. Les violences infligées aux femmes appartiennent à l’Histoire des Hommes, inlassablement répétitive, désespérement vile, vaine, disgrâcieuse.

Dernière information : Zulma réédite le Dictionnaire du parfait cynique de Roland Jaccard et reprend la publication de la revue Le Visage vert qui avait paru à l’enseigne de Joëlle Losfeld. Le n° 14 paraîtra le 10 mai prochain.



Pierre ALBERT-BIROT Mon ami Kronos. Postface d’Arlette Albert-Birot. — Paris, Zulma, 85 p., 8, 50 €

Barzou ABDOURAZZOQOV Huit monologues de femmes, traduits par Stéphane Dudoignon. — Paris, Zulma, 62 p., 8, 50 €

Roland JACCARD Dictionnaire du parfait cynique. — Paris, Zulma, 160 p., 9, 50 €

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