Didier Blonde et les ombres de la nuit


Et Musidora montra les dents. Elle disait donc vrai : durant la nuit on lui avait limé les canines… (1)

De Didier Blonde, on avait lu il y a quelques années Faire le mort (2001), un roman noir et astucieux voué à la Très Grande Gloire de Fantômas et des aventuriers sombres de son genre. Aujourd’hui, le même Didier Blonde publie Les Fantômes du muet où il poursuit de ses ardeurs ces films d’autrefois dont le charme court le risque d’être occulté tout à fait par la couleur, la vitesse, la couleur en vitesse, la vitesse de la couleur, le son permanent partout, la musique omniprésente.
D’Irma Vep par Musidora aux salles de la Cinémathèque, c’est un fana qui signale d’un genre apparemment désuet tout le lustre, toute la magie, toute la mélancolie.
On en sort avec la rude envie de se jeter quelques films oubliés dans la rétine — bien complets de leurs intertitres qu’un certain Henri Langlois avait décidé d’ôter sous prétexte qu’ils brisaient “le rythme” cinématographique… — et de rendre leur silencieuse parole aux vampires d’autrefois, — et leur silencieux effroi à leurs victimes —, fugaces et dansantes créatures, légères comme un voile, évanescentes, en péril.


Didier BLONDE Les Fantômes du muet. — Paris, Gallimard, 2007, 162 p., 17,90 € coll. “L’Un et l’Autre”.


Ah, qu’est-ce que j’ai bien dormi ! Ta tisane est une merveille.

(1) Les sous-titres sont de la rédaction.

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