Coupure de presse (ce Ramollot de Leroy)

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Le Colonel Ramollot, par Charles Leroy. — Paris, chez Marpon et Flammartion. — Si, par hasard, vous passez, vers neuf heures dui soir, dans certain café de la place Montparnasse, “là-bas, là-bas, tout au bout de la terre”, vous verrez, assis modestement derrière une table de marbre, un petit homme aux longs cheveux, à la barbe hirsute et à l’oeil malin. Ce petit homme, qui porte toujours un fez rouge au pompon bleu — en souvenir de sa vie des harems, sans doute, — narre avec une gesticulation très accentuée, à une demi-douzaine de buveurs de bocks, des histoires qui n’ont ni queue ni tête et qui font monter ver le plafond des pétarades de fou rire. Vous vous approchez et vous percevez vaguement ces mots : — Sacré n… de D… f…-moi c’t’homme-là au clou ! etc., etc. Asseyez-vous, et, si vous avez, le matin même, enterré quelque parent, préparez-vous à oublier vos malheures de famille et à vous désopiler la rate. Vous avez devant Charles Leroy racontant les très abracadabrantes fantaisies du colonel Ramollot. Il est probable que vous n’aurez pas perdu votre soirée. Mais si vous trouvez que la place Montparnasse est un peu loin, il vous duffira d’acheter, pour quelques sous, le livre de Leroy, — avec portrait de l’auteur, s. v. p. ! et préface de Carjat, rien n’y manque, — et, ce faisant, vous pouvez vous vanter d’avoir dépensé votre monnaie en l’honneur de la gaieté gauloise.



La Jeune France, tome V, 6e année, n° 59, 1er mars 1883, “Bulletin bibliographique”, p. 701.

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