Royère is back

royere.jpg


C’est dans le recueil Frontons (Seheur, 1932) que Vincent Gogibu et Nicolas Malais sont allés cherché un article de Jean Royère (1871-1955), natif d’Aix-en-Provence, avec l’idée de dépoussiérer sa postérité. Dans ce texte assez court, le symboliste patron de La Phalange — organe mallarméen fondé en 1906, mais aussi, bien plus tard, un peu mussoliniste, qui accueillit Gide, Jammes, Vielé-Griffin, André Spire et, à ses débuts, André Breton… —, tresse ses lauriers à la bonne ville d’Avignon en s’appuyant sur un sonnet d’Emmanuel Signoret (1872-1901), natif de Lançon (Bouches-du-Rhône). Et l’éloge urbain, sous la plume de Royère, ressemble à ceci :

“Moi, Paris m’a prêté ses pastilles, son rouge, ses jeux mièvres et, en l’adultérant, a fait belle ma latinité française, mon éloquence. J’ai pu, dès lors, compliquer avec le soleil complice les arceaux d’un langage docte (…)”

Singulièrement emballé, Royère ajoute :

Il n’y a pas de ville plus belle qu’Avignon. Avignon est une trésor : c’est la merveille de la France qui est la terre des merveilles. Presque toutes les maisons d’Avignon sont des palais. Les rues d’Avignon sont infiniment plus fascinatrices que le labyrinthe de Dédale.”

Ad libidum.

De La Phalange, Valery Larbaud a écrit quelque part (ne nous demandez pas de retrouver la source, par pitié) :

“La Phalange fut une des premières revues de conciliation, qui parurent dans cette période de fragmentation et de confusion des groupes et des écoles qui suivit immédiatement l’entrée définitive du symbolisme dans l’Histoire littéraire de la France”.


Voilà qui méritait bien un rappel, un rayon de lumière sur cet éditeur, libraire, imprimeur et poète.



Jean ROYERE En Avignon. — Editions du Clown lyrique, 16 p., 5 euros

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page