Sous une éléphantine couverture qui arbore la même superbe vignette qu’une récente édition du Voyage au pays de la quatrième dimension de Gaston de Pawlowski (Paréiasaure Théromorphe, s.d.), Finitude donne la suite des aventures journalistiques de Raphaël Sorin.
Après ses Produits d’entretiens (Finitude, 2005), au beau titre prometteur et vrai, voici 21 irréductibles, nouveau recueil de sources (articles, enquêtes, interviews, rencontres, etc.) équipées de photographies. Irréductibles… la pertinence du vocable nous paraît plus matamoresque qu’exacte, mais… what else ? Qu’imaginer d’autre ? Patrice Delbourg, déjà, avait tenté pour ses “53 portraits d’écrivains Les Désemparés (Castor astral, 1998), sans plus de succès. L’exercice est délicat. D’ailleurs, si l’on considère les oiseaux encagés pour la circonstance, sans doute, pour une bonne part d’entre eux, mais qu’est-ce qu’irréductible ? Et parions qu’il en est un, au moins, qui n’a d’irréductible que sa réductibilité, si l’on n’ose dire. Passons, nous voyons bien ce que nous voulons dire (voir in fine).
Ainsi donc, quatre ans plus tard, on reprend l’histoire du critique littéraire où on l’avait laissée. On poursuit notre lecture auprès d’écrivains dont il est agréable de lire les noms. Ils se remarquent tous, et parmi eux…
des Georges: Schehadé et Simenon ;
des Henri : Pollès et Thomas ;
et puis Marc Bernard, André Fraigneau, Louis Calaferte, Marcel Mariën, Eugène Dabit, Edmond Jabès, Michel Ohl (comparé à Maurice Roche et à “une réincarnation inventive d’Ubu”, toutes proportions gardées sans doute…), Julien Green, Gérard Macé, Roger Gilbert-Lecomte, Jean Hugo, Christian Guillet, Bernard Frank, André Pieyre de Mandiargues, Yves Martin, Elias Canetti.
Finalement, les “irréductibles”, ne sont-ce pas leurs bons textes ?
Quoi qu’il en soit, c’est une très belle occasion de lancer un nouveau Grand Jeu de l’Alamblog* : de tous, quel est selon vous l’intrus, l’inutile, le barbant ?
Raphaël Sorin 21 irréductibles. — Bordeaux, Finitude, 176 pages, 16 euros.
- A gagner, comme toujours, un ouvrage de la collection “L’Alambic”.
1 De urtikazof -
Depuis Grotius, je crois, la mer appartient à tous. Il n’en demeure pas moins qu’il y a des marins à l’oeil plus exercé que d’autres… Ainsi ma réponse sera logiquement la suivante : Georges Ohnet (qui mal y pense)…etc.
2 De pradoc -
André Fraigneau. Le poète néo-classique de droite dont tous les livres me sont tombés des mains.
(Mais je ne les connais pas tous…)
3 De Talmont -
Luca est effectivement un peu barbant
4 De Talmont -
Mais moins que Lucot (qui d’ailleurs n’est pas plus dans le livre que dans votre liste)
5 De caboteur -
Deux réponses : Luca parce que c’est un surréaliste (i.e. quelqu’un qui fait de la subversion une institution)
et Jabès pour m’être ensablé dans le désert de ses propositions poétiques
6 De Louis Zamble -
Signalons une belle soirée à la librairie le Divan, mardi 16 juin 19h, Le Dilettante sera psychanalysé par Raphaël Sorin en présence de nombreux auteurs (Holder, Rozen, Ravalec, Joncour…).
Gageons que l’on évoquera aussi les irréductibles cités plus haut… Le Tout sur le Tout, les Grandes Largeurs & …
Le Divan - 203, rue de la Convention - 75015 - 01 53 68 90 68