Nisard par Vibert

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Docteur, mon bon docteur, rongé par l’insomnie,
Chaque nuit me paraît au moins durer cent ans!
— « C’est le café, le thé, les autres excitans. »
— Que dites-vous ! J’ai su briser leur tyrannie.

— « Voulez-vous qu’à jamais la veille soit bannie,
« Et que votre chevet trouve de doux instans ?
« Savourez du sérum !… Les songes inconstans
« Reviendront vous bercer de leur douce harmonie. »

— Des sages facultés, j’ai bu tout l’attirail :
Cédrat, orgeat, opium, lait, camphre de Raspail,
Jus d’ortie, adoré des doctes de Salerne ;

La science a menti, l’ancienne et la moderne !
— « Prenons les grands moyens : Le sublime de l’art ;
« Avalez, tous les soirs, deux pages de Nisard ! »



Théodore Vibert Les Quarante, ou Grandeur et décadence de l’Académie française ; Suivis des Guêpes, Nos Écoles, fantaisies, etc. - Paris, A. Ghio, 1879.
Ces quarante sonnets attribués à chacun des académiciens d’alors ont été partiellement publiés dans Le Sonnettiste (1877-1878).

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