De pied ferme...

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Il est sans doute un peu tôt pour cafter : le nouveau recueil de Julien Grandjean, Les Grandes Manoeuvres, sera en librairie le 16 avril. N'est-ce pas une excellente nouvelle ?
Et puis onze jours, ça n'est rien, n'est-ce pas ? Vous saurez prendre patience.

Toujours adepte de la forme courte, Julien Grandjean semble avoir encore épuré la phrase déjà fort stylée de Précipité (L'Arbre vengeur). Ce qui frappe encore dans le présent opus, c'est l'importance du sommeil dans ces histoires. Du sommeil, de la chute et de la perdition, puisque se laisser aller au doux contact des bras de Morphée n'est jamais qu'un doux abandon...

L'énergie n'est cependant pas absente des Grandes Manoeuvres, et comment le serait-elle avec un titre pareil — un poil ironique d'ailleurs ?
C'est ainsi qu'une volontaire virée nocturne, fruit d'instincts mâles tout à coup regonflés, verse dans le renoncement. Difficile de traverser le miroir de son propre conditionnement et de procéder à l'acte sauvage. Difficile encore d'essuyer la tempête des questions de l'identité, des doutes.

Pour ne pas en dévoiler trop, ajoutons qu'il est question d'appels au vide, de frousses grises et des abysses de la perplexité... On sort de ce très beau deuxième recueil aussi attentif à ses propres sensations qu'ému du sort réservé à l'Homme.

Moraliste sans morale à vendre, Julien Grandjean est en outre assez singulier pour que, par quelque bout qu'on le prenne, il nous rappelle décidément beaucoup Jules Renard.
Mais vous pourrez vérifier cette assertion par vous-mêmes dès le 16 prochain.



Julien Grandjean Les Grandes Manoeuvres. — Talence, L'Arbre vengeur, 128 pages, 11 euros

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