Fin du monde (1906)

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Anonyme du Borrégo, début XXIe (coll. part.)




Fin de monde


Sur l’univers, il pleut du cuivre ;
Au cerveau montent des chaleurs ;
La tête est lourde, à se croire ivre ;
Vers le sol se penchent les fleurs.

Le Soleil crache son cratère,
Forge où travaillent cent démons,
Brûle les plaines et les monts
Absorbe, en son foyer, la terre.

L’air prend aux gorges, il altère,
Il fait haleter les poumons ;
Les corps se couvrent de flegmons,
L’haleine est un gaz délétère.

Souverains règnent les malheurs.
Adieu, rêves qu’on veut poursuivre ;
La mort vient, partout des douleurs.
Sur l’univers il pleut du cuivre.




René Delaporte Cent d’Algéroises, poésies. Avec un avant-propos de Fabre des Essarts et une préface sur l’Algéroise de J.-A. Aubert. — Paris, Le Luth Français (J. Leblanc éditeur), 1906, p. 48.

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