Philippe Lançon chasse le serpent de mer

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Tout occupé à dézinguer méchamment un essai (1) qu'il a survolé, Philippe Lançon (du supplément Papier de Libération) prétend qu'il a résolu le débat Corneille-Molière depuis lurette. Balèze, Lançon. La Sorbonne n'a pas même ouvert le dossier, n'ayant jamais accepté le débat, et encore moins posé de conclusions, que Philippe Lançon, journaliste poilant, a réglé tout ça de son côté, d'une main, tout en chassant le monstre du Loch Ness de l'autre. Et sans se mouiller.
Philippe Lançon va donc pouvoir nous expliquer pourquoi M. de Molière est un génie national. Bien.
Aujourd'hui, en empêchant que s'ouvre le moindre débat — méthode de discussion qu'il doit considérer comme une vieillerie — M. Lançon se fait procureur en histoire littéraire et aboutit à cette conclusion qu'on n'aurait jamais imaginé lire dans Libération :

Le ton de Breuil est dans l’air du temps : anti-élitisme, paranoïa anti-critique. Les « universitaires » - Breuil en est un, qui va soutenir une thèse sur Histoire et théories de l’édition critique des textes modernes - et les critiques sont des perroquets qui vont répétant les mêmes erreurs fondées sur les mêmes présupposés. Encore un chevalier blanc.

On dirait du Francisque Sarcey ! Du Ernest-Charles ! Et Philippe Lançon de se retrouver dans les frusques du prince Jean, elle est bien bonne ! Frisant et défrisant le ridicule, Philippe Lançon se révèle donc aussi aberrant que dogmatique, ce qui n'est pas bien acceptable de la part d'un qui se dit "critique littéraire".
Depuis notre île, nous nous permettons donc de donner un léger conseil à M. Lançon : laissez parler les idées, vieux. De plus cultivés que vous jugeront sur pièce lorsque tout le monde aura parlé. Pour l'heure, ô thuriféraire des grands esprits de notre temps, retenez votre vindicte, faites-nous la promo d'une traduction anglo-saxonne ou du dernier roman à la mode, on ne viendra pas y renifler, c'est promis. Par contre, si Breuil veut nous expliquer quelque chose sur des manuscrits de Nouveau et de Rimbaud dont vous ignorez tout, regardez ailleurs. Ça vous évitera de passer pour un plouc suffisant fermé aux idées nouvelles et aux débats d'idées.



(1) L'essai en question est Du Nouveau chez Rimbaud, d'Eddie Breuil, publié chez Honoré Champion à Paris (198 p, 29 €) dans une collection placée sous la tutelle d'Antony McKenna et comme il est indiqué dans l'opus dans le cadre des recherches du groupe Lire (Philippe Régnier et alii), Breuil ayant travaillé par ailleurs sous la direction d'Henri Béhar.


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