Manger pour lui

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Spécialiste du bizarre émo, Vladimir Sorokine s'intéresse à la nourriture une nouvelle fois. Après Le Lard bleu (2007), livre condamné pour pornographie en Russie, il met en scène un louche ex-prisonnier de goulag, Bourmistrov, qui propose à une jeune femme de la regarder manger, moyennant rétribution. Naturlich. Devenu rituel, ce moment curieux, et de plus en plus, se déroule d'abord dans un train, puis dans des appartements dont le luxe augmente sensiblement le temps passant. Puis vient le temps où la nourriture à consommer n'est plus que virtuelle, et à celui où la violence s'invite brutalement.
Fable efficaces sur les ravages de la puissance aveugle et de la richesse mal acquise — et leçon sur les désillusions et douleurs dont ceux qui profitent de l'argent des prévaricateurs souffrent toujours un jour ou l'autre —, cette Soupe de cheval ressemble à s'y méprendre à un pamphlet.



Vladimir Sorokine La Soupe de cheval. Traduit du russe par Bernard Kreise. - Paris, L'Olivier, 112 pages, 13,50 €



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