Que d'os, que d'os...

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Le Munichois Joseph Kaspar Sattler (1867-1931), enseignant à l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, y dessina une Danse macabre remarquable en seize planches dans les années 1890. Vincent Wackenheim vient de consacrer une magnifique monographie à cet artiste et à son oeuvre qui fit impression sur tous les esprits éveillés de la fin de son siècle (on peut reconnaître d'ailleurs sa trace chez quelques artistes novateurs du temps, à commencer par Munch).
Sur plusieurs tonalités, ces planches à la fois héritées des traditionnelles totendanz n'hésitent pas une seconde à varier les plaisirs et, en particulier, à proposer des résultats de recherche graphique très novateurs. On pense en particulier à cet autoportrait au crâne apparent.
Annonciateur des artistes comme Edmond Bille ou Masereel qui renouvelèrent à leur tour le genre, Sattler méritait cette étude à la fois superbement illustrée et richement documentée. Un vrai plaisir de lecture et de découverte qui permet d'apprécier les commentaires d'Alfred Jarry et de ses camarades de la Revue blanche, de La Plume ou du Mercure de France, publications qui s'étaient attaché les services de cet étonnant Sattler...
Surprenez-vous, courez acheter ce presque album et dévorez.


Vincent Wackenheim Joseph Kaspar Sattler ou La Tentation de l’os. — Paris, L'Atelier contemporain, 208 pages, 30 €



Pour voir quelques œuvres de Sattler conservées à la BnF, en particulier son "Philosophe" qui pourrait bien avoir inspiré le Sade de Man Ray, c'est ici.

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