Un Jésus gyrovague et dégagé du penser des théologiens, c'est celui que nous présente le paradoxyste Jean-Luc Coudray dans son nouveau livre, Jésus l'apocryphe.
Un road-bible dirait-on, où l'Ancien Testament et le Nouveau sont repris et décornés.
La mise à plat des préceptes et le retournement des notions permet de lire d'une manière nouvelle les leçons du prophète barbu et de ses prédécesseurs.
Au commencement, Dieu a créé l’homme.
Puis, il a enlevé sa conscience à l’homme, et cela a créé l’animal.
Puis, il a enlevé son mouvement à l’animal, et cela a créé l’arbre.
Puis, il a enlevé sa vie à l’arbre, et cela a créé le caillou.
Puis, il a enlevé son existence au caillou, et cela a créé Dieu.
Iconoclaste sans doute, Jean-Luc Coudray rejoint par la bande la puissance de la métaphore biblique. Sur un chemin bien différent de Boulgakov mais avec quelques pertinences lui aussi. Le retournement du gant, souvent, offre à l'esprit des points de vue nouveaux.
Jean-Luc Coudray Jésus l'apocryphe. — Coaraze, L'Amourier, coll. "Thoth", 80 pages, 12 €.