Clichés au noir

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Caractéristique des productions oulipiques, le Rendez-vous à Biarritz de Mary Heuze-Bern contient de la contrainte — il appartient d'ailleurs à la collection "Contraintes noires", c'est-à-dire qu'on est face à un cas de contrainte par corps, polardière adoncque. Et, bien entendu, ce récit sonne comme toutes les productions oulipeuses, avec ce fameux claudiquant qui les distingue et qui met la puce à l'oreille. Ici la couleur est pour beaucoup.

A l'hôtel May, le barman a l'oeil. La goutte au pied, les traces à l'épaule, il les éradique en un tournemain, le verre qu'il vient de torchonner il le scrute à contre-jour, transparence et prophylaxie ont toujours ait bon ménage.
Surprise à l'étage, Adieu décor jupitérien, désormais la 120 est blanche. Du sol au plafond. Ni océan ni horizon, à la place un magma blanchâtre. Etage, numéro, clef, lui qui vérifie, sonne la réception, c'est bien votre chambre monsieur. Lui, mais les murs étaient bleus ! Bleu très clair, monsieur.

Si l'oulipisme est à la littérature ce que la conserve est à la métallurgie, nous voilà avec un cas de ferblanterie sur les bras. A vous de découvrir le dernier façonnier et de dénicher les astuces mises en oeuvre.
Enquête.


Mary Heuze-Bern Rendez-vous à Biarritz. - Mugron, Louise Bottu, éd. "Contraintes noires", 36 pages, 4,50 €

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