Trauma colonial

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Le livre de Karima Lazali sur le trauma colonial, qui touche et les uns et les autres, connaît assurément une réception remarquable.
Embarquée par sa lecture du livre, la librairie Tschann 13, sise dans le hall d’accueil de la BnF, vous propose de rencontrer l’essayiste-psychanalyste installée sur les deux rives de la Méditerranée dont les constatations sont dignes de captiver tout le monde.
Ce sera mardi, et ce serait bien dommage de rater cette rencontre...



Librairie de la BnF
BnF — Hall d’accueil
Mercredi 28 novembre à 18 h 30


Karima Lazali Le Trauma colonial. Une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l’opporession coloniale en Algérie. — Paris, La Découverte, 282 pages, 20 €
Topo particulièrement appétissant de l’éditeur :

Psychanalyste, Karima Lazali a mené une singulière enquête sur ce que la colonisation française a fait à la société algérienne, enquête dont elle restitue les résultats dans ce livre étonnant. Car elle a constaté chez ses patient∙e∙s des troubles dont rend mal compte la théorie psychanalytique. Et que seuls les effets profonds du « trauma colonial » permettent de comprendre : plus d’un demi-siècle après l’indépendance, les subjectivités continuent à se débattre dans des blancs de mémoire et de parole, en Algérie comme en France.
Elle montre ce que ces « blancs » doivent à l’extrême violence de la colonisation : exterminations de masse dont la mémoire enfouie n’a jamais disparu, falsifications des généalogies à la fin du XIXe siècle, sentiment massif que les individus sont réduits à des corps sans nom... La « colonialité » fut une machine à produire des effacements mémoriels allant jusqu’à falsifier le sens de l’histoire. Et en cherchant à détruire l’univers symbolique de l’« indigène », elle a notamment mis à mal la fonction paternelle : « Leurs colonisateurs ont changé les Algériens en fils de personne » (Mohammed Dib). Mais cet impossible à refouler ressurgit inlassablement. Et c’est l’une des clés, explique l’auteure, de la permanence du « fratricide » dans l’espace politique algérien : les fils frappés d’illégitimité mènent entre frères une guerre terrible, comme l’illustrent le conflit tragique FLN/MNA lors de la guerre d’indépendance ou la guerre intérieure des années 1990, qui fut aussi une terreur d’État.
Une démonstration impressionnante, où l’analyse clinique est constamment étayée par les travaux d’historiens, par les études d’acteurs engagés (comme Frantz Fanon) et, surtout, par une relecture novatrice des œuvres d’écrivains algériens de langue française (Kateb Yacine, Mohammed Dib, Nabile Farès, Mouloud Mammeri…).


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