Palavos et pouf !


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Quidam nous réjouit de plusieurs livres de taille modeste mais de puissance fictionnelle très respectable.
En attendant de parler ici de l’Helvète Arno Camenisch, délicieux prosateur, voici quelques mots sur un autre livre particulièrement agréable qui paraîtra sous peu : Blague, de Yannis Palavos, traduit du grec par Michel « Who else ? » Volkovitch.
Chez Palavos, habile attrape-lecteur, la nouvelle prend un nerf que l’on ne lui connaît pas souvent. Non que ses récits soient à ce point révolutionnaires, ils portent au contraire un costume de bon aloi et prennent leur lecteur dans le sens du poil. Mais ils avancent à pas feutrés et saisissent leur gourdin quand bon leur semble, avec une assurance qui reste, elle, remarquable.
La taille modeste des nouvelles est, avec son style sûr, ce qui paraît le plus élégant chez Palavos : pas d’encombrement, pas de gras, une économie de moyens qui ne le pousse jamais à l’anorexie, et qui, bien au contraire, lui donne une assise de grand nouvelliste, aussi à l’aise avec l’observation nette ou l’émotion tendre qu’avec la mise en scène tonitruante.
Sans dévoiler ce qui fait le sel de l’univers un peu fantastique mais tout à fait quotidien de Palavos, il sera permis d’indiquer que chez lui l’assassin devient la victime, que celui qui se retire en lui-même fini par, pouf, disparaître du monde et que jamais l’on ne s’ennuie, forcément, avec ces nouvelles très plastiques et parfois très tendres.
Il faut parier que nous aurons à nouveau l’occasion de lire des fictions de Palavos, styliste et malicieux personnage.


Yannis Palavos Blague, nouvelles traduites par Michel Volkovitch. — Quidam, 110 pages, 13,50 € Parution 19 mars.


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