Dans son bestiaire Ursification du primate, Pierre Chabert évoquait la critique. Son texte fait écho à celui de Gilles Deleuze publié récemment sur l’Alamblog.
Parce que Pierre Chabert mérite grandement d’être lu, cette délicieuse évocation de son « juste ton » (Colette Plantier).
La bête critique
Je pouvais m’y attendre : avec son gros cul, elle m’a chié dessus, il faut désormais que je me promène avec sur la tête l’étron qu’elle y a déposé. Un chapeau comme un autre. C’est cela critique. Et c’est bien fait : de quel droit rendez-vous publiques vos révoltes, vos amours ? Chacun sait qu’il existe un domaine réservé. Chacun, sauf les malades du langage qui se figurent qu’on passera à côté de leurs secrets, pour ne voir que les structures, les moisissures. Mais la bête aux énormes fesses a cherché la viande. Voilà tes amours dégirées par la bête, cela est nauséabond.
Pierre Chabert La bête critique. — L'Oiseau rare très rare (Jean Le Mauve), 1972.
Pierre Chabert Ursification du primate. Edition de Didier Ard, préface de Fernand Tourret. — Aizy-Jouy, L’Arbre, 2015.
1 De Daniel Baudouin -
Pour l'illustration, je crois que vous confondez Pierre Chabert avec Pierre Chabert.