Cette fois il est temps !

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O joie ! O bonheur ! C'est cette semaine, jeudi 21 exactement que reparaît Un temps pour mourir, le grand roman catastrophique d'André Masson — le frère de Loys. Ainsi il est temps, et même grand temps. Et pour les personnages de ce livre inouï, plein de ravages et de tourments, et pour vous, qui allez pouvoir profiter de ce coup de Typhon aussi métaphorique que concret.
Les deux frères Masson partageaient quelquefois des accents toniques, et des préoccupations, des tourments que l’on dirait bibliques...
La réédition de ce roman était prévue au printemps, mais son titre avait paru tout à coup, et pour une raison qui nous échappe, incongru dans le contexte...
Alors qu'un cyclone s'abat sur une île, les habitants d'un village doivent se protéger contre la nature déchaînée. A la fin de la tempête, la haine et la violence des hommes longtemps masquées surgissent, libérées...

Sur la pelouse du ciel, c'était pour le moment galopades de buffles isolés. Mais du côté du sentier, vers Rémur, la pluie répandait ses pépites d'or sur les pas du soleil. Tout le pays rémurois, en bas, devait être en pleine lessive ! La Rivière-des-Caladiums gonflait sûrement sous les pitchpins. L'Emieure ne tarderait pas à s'enfler au travers du plateau. Et loi, là-bas, dans la Varoume, les anguilles devaient descendre le courant. Marjoule, le pêcheur, debout devant sa hutte de bambous, les surveillait sûrement. Elles suivraient le courant jusqu'au moment de la crue, passeraient le Gué-des-Douze-Pierres et se réfugieraient dans les étangs calmes. Et puis... Mercas serra des mains le rebord de lfenêtre. Non, Verfeuille ne serait pas ravagé ! Depuis sa tendre enfance on prétendrait que le plateau serait détruit. Mais Verfeuille avait toujours triomphé des vastes cyclones et de la brûlure des sécheresses. L'été dernier, les bourrasques de janvier étaient descendues de la montagne les unes après les autres, la foudre avait tué un cerf à la Hutte-Brûlée, mais le hameau n'avait perdu qu'une toiture - encore était-elle vermoulue. Il est vrai qu'une exceptionnelle période de dix années sans cyclone avait encore renforcé la prophétie : le ciel n'attendait que pour mieux s'écrouler et tout emporter, maisons, hommes et bêtes ! Verfeuille ne verdissait que pour souffrir davantage dans la tourmente ! Et ce Pensalon-les-morts que Mercas-le-Médian apercevait debout derrière un rideau de pluie, ne se ferait pas faute de colporter la prophétie. Imbécile ! Et d'abord, de qui venait cette annonce ? Quel mort était-il revenu en boitant du cimetière pour la publier ? Le nombre de vieilles croix de travers dans la terre, à l'ombre de l'église, ne pouvait-il pas que Verfeuille ne finirait pas puisqu'il existant de si longtemps ?



Et, amies lectrices, amis lecteurs, comme l'écrit si bien André Masson...

Ca va être énorme, naturellement.






André Masson ''Un temps pour mourir.’’ Préface du Préfet maritime. — Marseille, Les éditions du Typhon, 21 janvier 2021, collection « Après la tempête », 334 pages, 18,90 €

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