Fabrique-moi un ouah ouah

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Dans deux romans historico-canins, la journaliste-romancière-traductrice Agnès Michaux promène son personnage Louis Daumale à travers un Paris en perpétuelle mutation — lorsqu'il n'est pas en exil. Elle a choisi dans le paysage fin-de-siècle le filtre canin pour envisager l'univers de son personnage. L'idée n'est pas bête du tout car elle apporte à tous les amateurs de bêtes à poil une idée de ce qu'est le commerce des êtres vivants et de leur élaboration mercantile.
Vous voulez un chien-doudou ou une machine de guerre ? Un format "appartement parisien" ou un gardien de troupeau ? La sélection des races bovines et canines est un art millénaire (brillamment salué par Ramuz), Agnès Michaux nous raconte comment la marchandisation des animaux domestiques s'est accrue considérablement.
Assez maligne pour traverser sans trop de dommages les embûches de la reconstitution un peu trop renseignée pour se laisser oublier (les spécialistes s'ennuieront fermement à suivre les passages d'explication ou d'habillage socio-politiques et crieront : moins de "Que-sais-je ?" plus de fiction), Agnès Michaux a mis le doigt sur un sujet qui mérite attention tandis qu'on aborde la question génétique. Elle atteindra bientôt les docteurs Mengele... dont les embryons fricotent déjà dans ses pages. On y trouve même des "reporteresses", ce qui frisent l'anachronisme.
En somme, deux livres pour estivants qui occuperont parfaitement toute séance de carbonisation à la plage. (Retournez-vous souvent, en vous basant, par exemple, sur la fréquence des dialogues.)



Agnès Michaux La Fabrication des chiens, 1899. — Paris, Belfond, 2020.
La Fabrication des chiens, 1899. — Paris, Belfond, 2021, 448 pages, 20 €



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