Raymond de Rienzi à nu

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L'auteur des Formiciens, classique des classiques se verra mis à nu lors d'une vente aux enchère où les 44 (!) volumes de son journal manuscrit seront mis en vente le 18 juin prochain à 13 h 30 à Vernon (27200).
La notice dit l'importance de l'objet :

AUTOGRAPHE. RAYMOND DE RIENZI (1890 - 1971). Très important journal autobiographique de Raymond de Rienzi, écrivain de science-fiction et de fantastique. 44 livres. Plus de 5640 pages manuscrites comportant de nombreux documents illustrant ses mémoires (lettres dont certaines d'écrivains ou de proches, nombreuses photographies, cartes postales, dessins originaux, extraits de journaux, rédigés par l'auteur le plus souvent, dont l'Indépendant Auxerrois..). Il est le fils de Emma di Rienzi (1853-1940), poétesse corse qui a écrit de nombreux recueils de poésie et de Emile-Michelis di Rienzi (1861 - ), écrivain, espérantiste et journaliste passionné par la Corse. Raymond de Rienzi publie son premier roman (Les Demoiselles Pigeonneau) en 1908, encore lycéen au collège Paul Bert à Auxerre. Il quitte Auxerre pour Paris en janvier 1911 où il suit des études de droit au lycée Chaptal avant de devenir avocat en 1915. Sa passion reste l'écriture. Son roman, Les Formiciens, est considéré comme un chef-d'œuvre de la science-fiction et préfigure le roman les fourmis de Bernard Werber. Ce roman a crée une polémique à sa sortie en 1932 : un des jurés du prix Goncourt, J.-H. Rosny aîné, a changé au dernier moment son vote en faveur des Formiciens, au détriment de Voyage au bout de la nuit. Les 44 livres manuscrits relatent la vie de l'auteur de 1907 à 1912. Ces livres sont numérotées du n°3 au n°53. L'auteur confie qu'il a surveillé ses livres mais que certains lui ont été dérobés, cela explique l'absence de certains livres et notamment les deux premiers. "oh ! Ce journal (journal d'Ajaccio, disparu), que de fois l'on fractura mon casier dans l'espoir de s'en saisir ! Il échappa toujours. Malheuseusement, il n'en fut pas ainsi du carnet renfermant mes premiers poèmes qui, lui, a disparu à tout jamais. Que ne trouverais-je, mon Dieu, pour le revoir ! (livre 28 page 29 bis). Sur le livre n°42, il donne son adresse et propose une récompense dans le cas où le cahier se serait égaré. Il redécouvre ses journaux d'adolescents en 1952. Dans une lettre tapuscrite adressée à son ancien professeur agrégé de philosophie, Pierre Berrod, il indique qu'il vient "pour la première fois de rouvrir les petits coffres de chêne contenant son journal" (livre 17). Ce journal biographique a un grand intérêt car il comporte dans les marges les commentaires ou les r"flexions de l'auteur à la fin de sa vie. Les premiers livres évoquent avec de nombreux détails les amours pour ses camarades de classe. Plus âgé, Raymond De Rienzi indique que "les idylles étaient tout à fait courantes parmi les élèves. C'était le pain quotidien. Il ne s'y attachait pas le moindre discrédit". Les mémoires de Raymond de Rienzi sont faciles à lire et ils sont intimes, émouvants et passionnants. Il y a des poèmes originaux, de nombreuses descriptions accompagnées de photographies originales de la vie quotidienne à Auxerre et notamment au collège Paul Bert (vies des lycéens, inondations, lancement des ballons...), des récits intenses d'amour avec ses camarades, des conquêtes féminines innombrables, des souvenirs de Corse, notamment de la ville d'Ucciani... L'auteur s'intéresse au théâtre, à l'Espéranto, au Socialisme et fait plusieurs voyages en France ou à l'étranger (superbe description des fêtes espérantistes de Barcelone). Il adore la photographie et cela lui permet d'illustrer fréquemment ses mémoires. Il fait des rencontres avec d'autres personnalités dans le cadre parfois de véritables reportages. La rencontre avec une personne ayant été employé chez Emile Zola décrivant ainsi l'intimité de l'écrivain, l'amitié du grand chimiste André Boivin (importante relation amicale), la rencontre avec le philosophe Raymond Duncan, une description au vitriol de Théodore Botrel, un enthousiasme pour le spiritisme et Allan Kardec, l'extraordinaire rencontre avec le peintre Mérovak.. Ensemble sincère et émouvant. Très belle lettre de sa maman pour ses 21 ans. Des réflexions humaines, littéraires ou philosophiques intéressantes. Un regard amusé parfois scandalisé sur son adolescence. Une belle description de Paris et de ses quartiers "putassiers et apachiques" (page 17 livre 38). Il parle de la Corse avec un grand respect. "Oh ! Jours de Corse, heures du séminaire, heures d'Ucciani... adorables souvenirs d'autrefois, je voudrais tant vous empêcher de périr tout à fait, je voudrais tant vous fixer dans une oeuvre qui vivrait dans la mémoire des hommes" (livre 45 page 10). Ensemble inédit et passionnant.


A votre carnet de chèque...

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