Jacques-Napoléon Faure-Biguet (1926)

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J.-N. Faure-Biguet
Le premier roman de J.-N. Faure-Biguet, La Fiancée morte, a plu au publie et aux délicats.
Pierre Mac Orlan dit que l'auteur a « réussi un beau livre". Edmond Jaloux lui a reconnu un "véritable don de poésie et d'en traînement ». Jacques Patin a déclaré que « ce coup d'essai révélait une maîtrise". Franc-Nohain s'est félicité de ce que cette œuvre nous promît « de beaux romans tout frémissants, d'intelligence et de la plus noble sensibilité ».
C'est par un volume de vers, L'Ame lointaine, que J.-N. Faure-Biguet avait débuté dans les Lettres. Il s'essaya ensuite au théâtre en vers et en prose et collabora à de nombreuses revues petites ou grandes, ainsi qu'à beaucoup de journaux. Le journalisme amoindrit tes écrivains quand ceux-ci ne sont pas doués pour écrire à la fois vite et prudemment. Mais, quand un homme de lettres a vraiment quelque chose qui compte, on ne peut méconnaître que le journalisme contribue à développer l'aptitude et l'observation et à enrichir l'intelligence.
J.-N. Faure-Biguet a subi les effets de cette bonne école. Loin de le stériliser, elle semble avoir affiné ses dons. Au surplus, comment cesserait-on d'être un homme de lettres et un homme de goût, quand on collabore, comme le fait J.-N. Faure-Biguet à l'Echo de Paris, avec des hommes tels que Franc-Nohain et Gérard Bauer ?
Cette tâche né l'a pas empêché de publier récemment un roman, Les Prisonniers, où il met aux prises, d'une manière tragique, l'art et l'amour, et montre deux virtuoses obligés de choisir entre leur passion réciproque et l'art qui les rend rivaux. De plus, il prépare une Vie de Gobineau. Elle paraîtra dans la collection où on a pu lire celle de Balzac Cet ouvrage sera, j'en suis sût; accueilli avec beaucoup d'intérêt. L'auteur a retrouvé dès documents de famille, des correspondances inédites en France. Il n'a pas hésité à présenter l'éminent philosophe sous ses traits véritables : ceux d'un Gascon arrivant à Paris, publiant des articles sous des noms divers et selon des thèses parfois contradictoires. De même, il ne nous cachera pas, plus tard, la fugue amoureuse accomplie en Norvège par Gobineau sexagénaire.
Dire la vérité sur un être, ce n'est jamais le rendre moins intéressant et moins aimable. Une vie humaine est le plus beau des poèmes. Et J.-N. Faure-Biguet est assez sensible pour en sentir toutes les nuances, assez artiste pour les fixer sans les amoindrir.
Paul Reboux



Paris-Soir, 21 avril 1926

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