Critique des sciences occidentales

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« Je dis ‘je sens, donc je suis’. Comme ça, on inclut les animaux. La personne qui dit ‘je pense, donc je suis’ est toute seule. Même si ce n’est pas de l’autisme, cette personne s’aliène de toute société. En revanche, dire ‘je sens, donc je suis’ ouvre un monde, et cela inclut toutes sortes de choses. »

Kinji Imanishi (1902-1992) était un naturaliste, pionnier de l’écologie et le fondateur de la primatologie empathique. Proche de l’École de Kyoto, il s’inscrit dans cette critique japonaise des savoirs occidentaux. Alpiniste chevronné, il est le plus célèbre naturaliste japonais du 20e siècle. Parce qu'ici, sur notre île, nous ne l'avons pas encore lu, voici le topo de l'éditeur, fort explicite.

« Écosystèmes », « populations », « communautés »… : les notions fondamentales de l’écologie décrivent mal, selon lui, la réalité de la vie sur Terre. À la fin de sa vie, ce pionnier mondial rompt avec ce qu’est devenue l’écologie scientifique – et esquisse les principes d’une autre science, basée sur le terrain et l’intuition, qui appréhende la nature de l’intérieur. Par sa « sociologie du vivant », il a élevé le rang des animaux en montrant leur qualité de sujet et leur créativité. Par-delà le morcellement croissant des sciences, il forge ici de nouvelles notions – dialoguant avec Charles Darwin, Arthur Tansley, Eugene Odum, Carl Gustav Jung, Lao Tseu et d’autres encore. Il avance notamment l’idée de la « proto-identité » : un sentiment de soi et de son lieu, un « je sens donc je suis » qui nous intègre à tous les vivants. Dans ce livre-testament, Imanishi appelle – contre les sciences occidentales – à l’émergence d’une véritable science naturelle, qui rende justice à la vie concrète des êtres vivants et à leur créativité.





Table des matières

Préface
Prologue
Retour sur Le monde des êtres vivants

1. Le problème de l’écologie
Entre écologie et science naturelle
Un déploiement de la science naturelle

2. Le pays natal
Réflexions sur la forêt mixte
La nature au Japon, vue par la science naturelle

3. « Je sens donc je suis »
Partager des lieux permet de partager des sentiments
Propos de la sociologie du vivant
Théorie de la proto-identité
Ceux qui vivent en bandes

4. Entretiens sur la science naturelle
Vers une science de la nature
La voie qui mène à la science naturelle
Atteindre à la « science naturelle »
Pour une « science naturelle » – second autoportrait



Kinji Imanishi Comment la nature fait science. Traduit du japonais par Augustin Berque. - Marseille, Wildproject, collection « Domaine sauvage », 200 pages, 20 €

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