Bassesses perpétuelles

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Alfred Jarry avait traduit sa Papesse Jeanne : Emmanuel Roïdis (1836-1904) était un prosateur et un journaliste qu'il est bon de lire et de relire. Une nouvelle traduction de ses Doléances d'un foyssoyeur apporte quelques lumières sur sa propre vie et sur les scènes incontournables que nous offrent les hommes politiques de tous les temps et de tous les pays... Un point de vue satirique sur les puissants de ce monde et leur bassesse d'âme, relevé encore par son présent traducteur dans une note finale. Y figure en particulier cet examen rapide et froid de la vie économique :

Analyse de la fortune d'un bousier : larmes d'orphelin, 0.02 ; soupirs de veuve : 0.01 ; famine de retraités : 0.01 : souplesse du code : 0.05 ; nonchalance de procureur : 0.03 : nocivité d'actionnaire : 0.85 = 1.

Pensez-vous qu'il soit utile de clamer O Tempora, O mores ? Que nenni ! ils sont tous, et de tous temps, partout, les mêmes. C'est un fait éthologique à peu près incontestable. L'être humain est un être humain et ses travers sont toujours à peu près saupoudrés dans les mêmes proportions.
Reste qu'il existe parmi cette populations bigarrés quelques bons écrivains, goûteux, pérennes : Roïdis en est un.


Emmanuel Roïdis Les Doléances du fossoyeur, traduit du grec par Pascal Neveu. Illustrations de Michéa Jacobi. - Genève, Héros-limite, 2023, pages, €

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