Mouloud Feraoun (ⵎⵓⵍⵓⴷ ⴼⵔⵄⵓⵏ en kabyle, né en 1913) a été assassiné par l'OAS le 15 mars 1962 à El Biar, en banlieue d'Alger, coupable qu'il était d'avoir voulu enseigner la lecture à ses concitoyens.
Son premier livre connut une histoire compliquée, édité par ses propres soins, repris par Edmond Charlot, plastiqué dans l'attentat contre la librairie de ce dernier, Il fut finalement repris par Emmnanuel Roblès au Seuil.
Il reparaît ces jours en livre de poche. 9a n'est pas la première fois.
N'empêche. On s'empresse de lire et relire ce classique de la littérature du siècle dernier.
Le touriste qui ose pénètre au cœur de la Kabylie admire par conviction ou par devoir des sites qu'il trouve merveilleux, des paysages qui lui semblent pleins de poésie et éprouve toujours une indulgente sympathie pour les mœurs des habitants.
On peut le croire sans difficultés, du moment qu'il retrouve n'importe où les mêmes merveilles, la même poésie et qu'il éprouve chaque fois la même sympathie. Il n'y a aucune raison pour qu'on ne voie pas en Kabylie ce qu'on voit également un peu partout.
Mille pardons à tous les touristes. C'est parce que vous passez en touristes que vous découvrez ces merveilles et cette poésie. Votre rêve se termine à votre retrouve chez vous et la banalité vous attend sur le seuil.
Nous, Kabyles, nous comprenons qu'on loue notre pays. Nous aimons même qu'on nous cache sa vulgarité sous des qualificatifs flatteurs. Cependant nous imaginons très bien l'impression insignifiante que laisse sur le visiteur le plus complaisant la vue de nos pauvres villages.
Mouloud Feraoun Le Fils de pauvre. Préface inédite de Kaouther Adimi . - Paris, Le Seuil, Points "Signatures", 145 pages, 8.5 €
Illustration du billet : Photographie de Feraoun en une des Lettres françaises du 22 mars 1962 avec des textes d'Albert Camus, Germaine Tillion, Emmanuel Roblès, Jean-Marie Drot, Roger Grenier, Hubert Juin, ALbert Memmi, Armand Lanoux, Moussy,