A paru un magnifique recueil de poèmes de la romancière russe Maria Galina, des poèmes traduits par Denitza Bantcheva, bien connue des services de l'Alamblog - et de ses Alamblogonautes !
Maria Galina, que l'on n'a pas encore lue dans ses exercices romanesques (L'Organisation et Autochtones, traduits tous deux par Raphaëlle Pache, Agullo, 2018 et 2020), a reçu un écho très favorable à leur propos, et ses poèmes ne feront pas déchanter, je pense, ses sectateurs.
Pour notre part, disons tout de go que son invisible lumineux procure un plaisir qui ne se dément pas, quoi que le sujet n'en soit pas exempté des déchirements de la tentative d'invasion de l'Ukraine.
Il n'y a pas de gare ici, dit le vieillard.
Mais moi, je me souviens qu'il y en avait une. Je me rappelle la place qui la jouxtait... les marchandes de graines de tournesol. Et de pommes. Des seaux entiers de pommes à vendre. Des pommes jaunes aux joues tavelées. Sanss doute ramassées aux pied des arbres.
Personne n'en achetait, mais les marchandes n'en restaient pas moins là.
La mémoire doit vous jouer des tours.
Comment, les pommes, je les aurais rêvées ?
Les gens commencent toujours par inventer des pommes. (...)
Maria Galina L'Invisible est lumineux, traduit du russe par Denitza Bantcheva. - Agullo, 2023.