Nous avions appris avec beaucoup de retard la disparition de Jean Vodaine à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) dans la nuit du 7 au 8 août dernier, et nous avons mis plus de temps encore à rédiger quelques lignes. Honte sur le Préfet maritime (il est contrit).
Vodaine (Jean)
Imprimeur, éditeur, graveur et poète français né le 6 juillet 1921 à Volce (Slovénie).
Lorsqu’en 1924 il arrive en Moselle, Jean Vodaine se nomme Frédéric Vladimir Kaucic. Titulaire d'un CAP de cordonnier en 1938, il exercera toutes sortes de métiers (manoeuvre aux hauts-fourneaux de Thionville, ouvrier électricien, comptable de chantier, ou aide-métreur à Alsthom), parallèlement à ses activités littéraires et artistiques. Il ne revêtira le pseudonyme qu’en 1947 à l’occasion de la publication de son premier recueil de poèmes, Rose et noir. Année doublement décisive, 1947 voit le poète acquérir une presse à bras sur les conseils de Pierre Boujut. Installé à Montpellier puis en Lorraine, Vodaine a publié depuis la plupart des tenants de l’art brut (Mougin, Chaissac, Jakovsky, Dubuffet, Queneau) mais aussi Norge, Franz Hellens, Ben, Joseph Delteil ou Roger Rabiniaux.
Le nom de Jean Vodaine reste attaché à l’expérience de Dire, revue typographique et poétique qu’il lance en 1962 après Poésie avec nous (1949-1950), Courrier de poésie (1951-1954), La Tour aux puces (1958-1961).
Avec la collaboration de Frédéric-Jacques Temple, Adrien Printz, Arthur Praillet, Jean Le Mauve, Alain Clément, Edmond Dune ou Jean-Paul Michel, Dire fut jusqu’en 1984 le lieu d’expérimentations typographiques telles que le mélange de police de caractères ou les forts encrages et foulages. Liées souvent au manque de moyens, ces pratiques témoignent également de l’imagination de l’autodidacte Vodaine qui établit des combinaisons de papiers rudimentaires et de formats insolites (« poèmes-affiches ») ou renouvelle à partir de 1955 le typogramme dadaïste après une rencontre avec Tristan Tzara. Sa revue, publiée jusqu'en 1984, avait rencontré un écho international en dépit de son tirage limité : ses sommaires se sont enorgueuillis des noms de Léopold Sedar-Senghor, Ernest Hemingway, Allan Ginsberg ou Henry Miller
En 1987, Jean Vodaine fut le premier Français couronné par le prix allemand de typographie V. O. Stomps (Musée Gutenberg).
Bibliographie
Joe Ryczko (dir.), « Jean Vodaine », numéro spécial de la revue Plein Chant, n° 57-58, hiver 1995.
Voir aussi http://ingirum.blogspirit.com/vodaine_jean/
1 De Claude Vercey -
outre Plein Chant et son important numéro en effet, il serait bon de signaler les remarquables numéros de la revue Travers consacrés à Jean Vodaine, en particulier les Contes de mon Haut Fourneau (juin 1996). Contact avec Travers : Philippe Marchal 10 rue des Jardins - 70220 - Fougerolles.
2 De Marie-Paule Doncque -
Et aussi citer l'ouvrage de 148 pages entièrement consacrées à Jean sous le titre : Jean Vodaine, le passeur de mots : typographie et poésie, Metz, Médiathèque du Pontiffroy, 1997. (contributions multiples).
La revue Médamothi, toujours de la médiathèque, a fait paraître quelques pages suite au décès de Vodaine.
Ces ouvrages sont disponibles à la MEDIATHEQUE DU PONTIFFROY, 1 cour Elie Fleur 57000 METZ
3 De Pierrot -
Vodaine est né la même année que ma mère dans le même village de Slovénie, c'est dire que les 2 familles se connaissaient! Ma mère était l'amie de sa soeur Mimi qui habitait BERLIN. Je me souviens d'avoir emmené chez lui les chanteurs Slovènes d'AUMETZ et je me souviens de l'émotion de sa mère qui dormait dans la chambre quand ils ont commencé à chanter.
Je me souviens aussi des soirées passées chez lui avec la famille d'Antoine Gallon le peintre, sculpteur... de la plaine de Bassompierre. Quelle époque! Louis Arti, "Louis 14" les Praillet morts de froid à Baslieux, il est mort en 2006, ma mère aussi
4 De Mimi -
Ich habe mich sehr gefreut den Beitrag von Pierrot zu lesen. Ich bin die jüngste Tochter von Mimi aus Berlin. Sie ist 2008 verstorben! Aber wir haben noch Kontakt zu Muriel und Jean - Luc den Kindern von Wladi.