L'Exégète d'Hélène Bessette (LNB7 pour les intimes), Julien Doussinault nous annonce ceci :
A propos d’André Martel, je vais essayer de faire coïncider la diffusion de l’émission sur France Culture (de l'émission de Noël Arnaud, note du Préfet maritime) avec la mise en ligne de douze lettres de l’auteur du « Paralloïdre » à son amie Hélène Bessette. Mais pour l’Alamblog et en exclusivité deux extraits de cette fabuleuse correspondance:
« Vincennes
26 juin 1957,Chère Madame
Bessette,Je comprends votre méprise. Vous êtes toute excusée puisque vous ne me connaissiez pas. Si je vous ai écrit c’est parce que M. Queneau m’a remis vos œuvres qu’il estime beaucoup. Moi aussi d’ailleurs car je les ai lues. J’y ai trouvé un vif intérêt : elles entrent très bien dans le cadre de mes études.
(…)
Si je vous ai proposé le Flore ce n’est pas une indication sur mes goûts car je ne suis ni existentialiste, ni surréaliste, ni malrautiste, ni rien en iste. Je suis André Martel, c’est tout. Si mon Paralloïdre a fait quelque bruit ici, sans grande importance d’ailleurs, cela n’a pas été pour qu’on me remarque mais parce que c’était là ma manière de m’exprimer. Moi aussi j’ai été l’objet de plaisanteries, mais je trouve ça normal. Quand on heurte la routine des autres, on passe toujours pour un original fantaisiste : ce qui ne correspond à rien dans ma façon très régulière de vivre. Et puis le Flore c’est un café comme les autres ; je n’y ai jamais vu que des gens très bourgeois et parfaitement corrects. Tout cela c’est la légende. Un effet de mythe. J’y vais quelquefois parce que c’est central et j’y prends un café ou un demi. Je vous enverrais volontiers mon « Paralloïdre des Corfes », mais je n’en ai plus et c’est épuisé, car il y a 7 ans de cela bien qu’on en parle encore quelquefois dans la presse. »« Ce venusdi quinzier du novembrrre cincantasète, aux Vinchênes en Panamie.
Chère Madamamie,
Dac porleu jovédivin tun au Spirt’prest’ en Bessétie.
Jasserai danla garavouz de l’arrive à l’oratrèze é cinque sila locomote ellapas dela retarde.
A bénéto.
Amicalement vostre
André Martel »Où il sera aussi question du Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, de la bouche du métro Alma, d’une lourde bague au doigt, d’un crocodile volant, d’une bombe atomique, de fous bien sûr, d’un « caminofer », d’un « florador »… et d’un acte manqué.
Très bientôt à cette adresse : www.lnbessette.fr
Et à propos d'André Martel, cette seule ressource : www.rom.fr
1 De Jacques Barbaut -
J'ignorais -- je pense que j'ignorais -- cette lettre de Martel à LNB7 (dont je n'ai pas lu la première ligne) du 26 juin 1957 : non-liste en " -iste " dont je prends connaissance.
Pourtant, Alain Frontier me donna naguère de ses nouvelles.
Ce samedi 14 (oct.), Jean Marcourel (les Petit Classiques du Grand Pirate) me parla de vous en ces termes : lui : il connaît tout !
Pour moi, ce n'était qu'un nom.
Première incursion : la Nègresse blonde (là, il y a littérale transmission de pensée !) et le Noël Arnaud, Bubu et Cie.
Adolphe Tabarant évidemment.
Oui tout ça est assez cocasse.
2 De lavin -
Un livre paru l'an passé ( le phalanstère des langages excentriques), une fiction au croisement du fouriérisme et des langues imaginaires et poétiques, fait du paralloïdre une des langues parlées dans cet étrange phalanstère, plus précisément par les jonquillistes (!). Il y est aussi question de la langue inventée par F Sudre à base de notes musicales et de cet autre grand oublié: Altagor et son discours absolu...