Grégoire euphorise


D’une narquoise légèreté, le polyvalent Grégoire Lacroix est de ceux qui soignent la vie, l’amour, la plate réalité, l’existence — et toutes ces choses qui nous embarrassent un jour ou l’autre —, à grands coups de sentences brutales, d’aphorismes contondants, de dictons ciselés à la japonaise, d’astuces poilantes et d’éclats de rire (cruel) subreptices.
Son recueil parut l’automne dernier et il ne nous vint entre les pattes que bien tardivement. Cela ne nous empêchera pas de vous en dire du bien et, évidemment, de citer quelques trouvailles de ce digne métaphysicien auquel l’Académie Alphonse Allais a rendu hommage en lui attribuant ses lauriers.
C’est bien fait, il les avait mérités.

Note du 6 février 2007 : des contestations s’élèvent quant à l’originalité de certains de ces aphorismes, voyez les commentaires.

Une croix vue de profil
perd beaucoup de son intérêt.

Le besoin de musique,
c’est l’âme qui veut du son.

Quand j’y pense, je suis effaré
par le nombre de gens
qui se passent de moi.

Si jeune et déjà con !
Il a dû prendre des leçons.

Le chagrin simulé des femmes
ce sont des larmes de
séduction passive.

Chaque individu est unique et,
là-dessus, j’ai la prétention
d’être comme tout le monde.

J’adore les gens qui ont le courage
de mes opinions.

Le droit à l’expression
est à l’individu ce que
la braguette est à l’exhibitionniste.

Il faut se laisser dépasser
par les événements,
ça permet de les voir de dos.

Grégoire LACROIX Les Euphorismes de Grégoire. Préface de Pierre Perret — Paris, Max Milo, 2006, 128 p. 12 €

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