Annie François et les mioches


On avait remarqué la spirituelle Annie François dans ses exercices de lectures, c’était en 2000, c’était Bouquiner, son premier livre (en tant qu’auteur : elle était alors éditrice au Seuil), son “autobibliographie”. Depuis elle a fumé, Clopin-clopant (2002), une “autotabacographie”, évidemment, et fait le ménage ubi et orbi dans Scènes de ménage (2004) (1). Aujourd’hui elle poursuit avec des Contes pour lardons et moutarde, non plus au Seuil mais chez Gallimard.
Ces contes sont sept, comme les doigts de la main. Ils empruntent aux infantilismes du langage adulte et aux adultilismes du langage enfantin, qui mettent en évident l’effort déductif, néanmoins néo-constructeurs de mots-valises et autres logismes neufs plutôt marrants, auquel sont soumises les petites têtes lorsqu’il s’agit d’exprimer le monde qui les entoure. Et sans se tromper de vocable : un interrupteur ne fait pas un bec. Quoique, parfois, un bec de rapace affamé peut interrompre bien des choses…
Sept contes adoncques illustrés par Henri Cueco — qui se débrouille drôlement bien avec les crapauds à la japonaise. Et c’est pas tout.

Annie FRANCOIS Contes pour lardons et moutarde. Illustrations d’Henri Cueco. — Paris, Gallimard, 64 p., coll. “Giboulées”, 12 €

(1) Serait-elle aussi l’auteur de Fanes, épluchures et trognons. Illustrations d’Olivier Besson. — Paris, le Zouave, 2000 ?

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