De la fiction selon Wolfgang Hildesheimer et Jean-Luc Moreau


Passionnant article de Jean-Luc Moreau, le fameux fomentateur de la Nouvelle Fiction, au sujet de l’oeuvre de l’Allemand Wolfgang Hildesheimer (1916-1991), bien mal connu de votre serviteur, et de la plupart de ses concitoyens. A tort.
Il semblerait que cet homme se soit montré fort soucieux de ce qu’il écrivait, au point de cesser d’écrire… de la fiction.
Voilà qui pourrait servir de modèle à nombre d’entre nous, n’est-il pas ?
Afin d’allécher nos chers nautes, ajoutons qu’Hildesheimer entreprit ensuite d’envisager la biographie sous un angle… mystificatoire.
Deux fragments de Jean-Luc Moreau pour la bonne bouche :

“Pour quelles raisons renonce-t-il à la littérature ? Parce que les fictions y sont omniprésentes. Dépourvues de la moindre efficacité, reposant sur des principes extérieurs à l’art, elles empêchent toute création véritables”

plus loin :

“Ce que sa fiction met à mort, c’est la fiction inavouée de toute biographie, de toute littérature de l’authenticité, en dénonçant l’inanité du factuel.”

Et cette citation de W. Hildesheimer :

“‘transformer notre époque en fictions, c’est seulement retarder le moment de l’action et placer notre conscience à la remorque de la réalité objective. Celle-ci se transforme chaque jour et ne permet pas ce transit de la conscience qui doit précéder toute tentative de mise en forme consciente.”
(The End of fictions, conférence de Dublin, 1975)




Jean-Luc MOREAU “Wolfgang Hildesheimer et la fin des fictions”, La Presse littéraire, n° 9, mars-mai 2007, pp. 118-127.

Quelques ouvrages de Wolfgang Hildesheimer sont disponibles chez Verdier (Masante, 1999), Circé (La Victime Hélène et Marie Stuart, 1994) et Gallimard (L’Oiseau Toc, 1969). Le reste est indisponible.

Sa conférence, “La Fin des fictions”, a été traduite par Pierre Deshusses (Agone, n° 18-19, 1998).

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