L'Alamblog

Qu'il soit dit ici, et vite, que la rentrée littéraire 2007 sera bolchevique et jarryesque ou qu'elle ne sera pas.
Allez hop, c'est comme ça. (Il est tellement aisé de prendre des accents panthéonesques quand on s'est levé du bon pied).

1907-2007 : les 90e et 100e anniversaires de l'insurrection des uns et de la disparition de l'autre justifient de saines et utiles commémorations.

Chandelle verte et drapeau rouge.

Elle sera aussi butlérienne.
Et on vous en dira plus (plus tard).
Pour briller en société et mourir moins bête dès demain, lisez L'Amour en visites, oeuvre peu fréquentée de l'animal Alfred Jarry, bouquin composite en diable, regal du verbe virant du boulevard au symbolisme en passant par quelque flânerie de la femelle Ubu.
Une vraie curiosité donc, illustrée, publiée en 1898 par l'éditeur Pierre Fort, lequel était spécialisé dans les cochonneries jetables sur papiers détestables (le dernier exemplaire dont nous nous sommes débarrassé craquait du papier comme un cigale sous la semelle).
Le mystère est encore grand qu'y fit porter ses pas à notre Alfred national. Ce qui est bien certain c'est que la présence d'un portrait au napalm de l'égérie de Remy de Gourmont, Berthe de Courrière, n'y fut pas pour rien. Moquer le grand homme risquait à tout prendre de contrarier la bonne marche des affaires de la maison Mercure de France. CQFD. Mais pourquoi publier ce livre chez Pierre Fort ? Patrick Besnier se le demande encore. Et nous aussi, avec lui.


Alfred JARRY L'Amour en visites. Edition établie par Patrick Besnier. - Paris, Mille et Une nuits (pas moins), 144 p., 2,50 euros